Arber Xhekaj (Instagram des Canadiens de Montréal)

Blessures: 10 millions par année jetés aux poubelles

PARTAGER

Pierre Allard n’est pas seulement l’ancien directeur de la science du sport du Canadien de Montréal. C’est aussi un passionné de son domaine et un étudiant émérite.

En 2020, à l’âge de 47 ans, celui qui est aujourd’hui entraîneur-adjoint à Munich, dans la Deutsche Eishockey Liga (Allemagne), remettait son mémoire de maîtrise à l’Université de Montréal, intitulé « La charge d’entraînement durant la saison par rapport à la charge de matchs dans le hockey professionnel ».

Il est aussi en voie de compléter son doctorat, mais a décidé de prendre une pause cette saison pour se concentrer sur sa carrière en coaching.

« Dans mes recherches pour ma maîtrise, j’ai trouvé plusieurs bons articles sur les blessures, raconte Allard. Entre autres un qui étudiait toutes les blessures dans la LNH sur une période de trois ans. On a découvert c’était quoi le coût des blessures et aussi leur provenance. Pour mettre ça court, ça coûte environ sept millions par équipe par année. Ça, c’était une étude datant d’il y a une dizaine d’années. Ajoute sûrement 20% ou 30% pour avoir les chiffres d’aujourd’hui. »

Allard fait ici référence à l’étude des docteurs Laura Donaldson, Bing Li et Michael D. Cusimano intitulée « Economic burden of time lost due to injury in NHL hockey players », publiée en janvier 2014.

Les blessures aux pieds et aux jambes

Les trois sommités y vont de conclusions franchement intéressantes. Entre autres, pour les trois saisons de la LNH étudiées (2009-2010 à 2011-2012), il en a coûté en moyenne 218 M$ par année aux équipes en termes de salaires perdus en raison des blessures, soit 7,03 M$ par année par club (il y en avait 31 à l’époque).

Uniquement en termes de commotions cérébrales, on parlait de pertes salariales annuelles moyennes de 42,8 M$, soit 1,38 M$ par équipe.

Ce ne sont toutefois pas les blessures au cou et à la tête (25,7%) qui coûtent le plus cher aux clubs de la LNH.

Les blessures aux jambes et aux pieds provoquent 30% des dépenses annuelles des équipes reliées aux blessures. Normal, dans un sport ou un tir bloqué par un pied ou un tibia est si vite arrivé.

Geoff Molson réagira-t-il?

Comme le mentionne Allard précédemment, si les clubs perdaient environ 7 M$ en salaires par année en raison des blessures, aujourd’hui, 11 ans plus tard, avec l’inflation et le fait que tout coûte plus cher, on doit certainement davantage penser à environ 10 M$ par année.

À Montréal, depuis deux saisons, ça doit même être plus que 10 M$ considérant la congestion à l’infirmerie, du jamais vu depuis que l’on recense les matchs ratés par joueur (man-games lost).

Geoff Molson doit commencer à la trouver pas mal moins drôle.

NDLR: Selon l’étude des docteurs Donaldson, Li et Cusimano, les totaux ci-haut excluent les paiements des compagnies d’assurance aux joueurs qui ont raté au moins 30 matchs et qui ont passé du temps sur la liste des blessés à long terme.

Consultez l’étude dont Pierre Allard parle, ici:

https://tspace.library.utoronto.ca/bitstream/1807/69976/1/POST_Economic%20burden%20of%20time%20lost%20due%20to%20injury%20in%20NHL%20hockey%20players.pdf

nhl.com

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

AUTRES

NOUVELLES