Patrick Roy (Journal de Montréal)

Country club d’entraîneurs: mythe ou réalité?

On dirait que, année après année, ce sont les mêmes noms qui sortent quand il s’agit de déterminer les candidats potentiels pour les différents postes d’entraîneurs-chefs disponibles dans la LNH.

Le fameux Country club des coachs, est-ce un mythe ou une réalité? Voyons voir.

Cet été, on a eu droit à six changements d’entraîneurs-chefs dans la LNH. En fait, cinq, car Mike Babcock n’a pas encore été confirmé à Columbus. Mais bon, prenons pour acquis qu’il s’en va là.

Des six, trois en seront, en 2023-2024, à une première expérience comme pilote dans la LNH: Ryan Huska à Calgary, Greg Cronin à Anaheim et Spencer Carbery à Washington.

Peter Laviolette en sera à sa sixième vie avec les Rangers et Andrew Brunette, à sa deuxième avec les Predators. Babcock, lui, pourrait en être à un quatrième club après Anaheim, Detroit et Toronto.

On parle donc de 50% de nouveaux et de 50% d’anciens pour cet été. Curieusement, c’est exactement le même ratio auquel on aura droit la saison prochaine.

En effet, en 2023-2024, 16 des 32 pilotes en seront toujours à leur première équipe dans la LNH. Outre Huska, Cronin et Carbery, on parle de Derek Lalonde à Detroit, Luke Richardson à Chicago, Lane Lambert à Long Island, Jay Woodcroft à Edmonton, Martin St-Louis à Montréal, André Tourigny en Arizona, Don Granato à Buffalo, Dean Evason au Minnesota, Sheldon Keefe à Toronto, D.J. Smith à Ottawa, Rod Brind’Amour en Caroline, Jared Bednar au Colorado et Jon Cooper à Tampa Bay.

Ces gars-là n’avaient jamais dirigé dans la LNH avant d’obtenir une opportunité avec leur équipe actuelle.

En revanche, 16 des 32 coachs sont recyclés et en à sont à une deuxième, troisième, quatrième, cinquième, sixième, voire septième chance!

Il s’agit de Laviolette à New York (6e), Brunette à Nashville (2e), Babcock à Columbus (4e), Rick Tocchet à Vancouver (3e), David Quinn à San Jose (2e), Rick Bowness à Winnipeg (7e dont deux fois Winnipeg), Jim Montgomery à Boston (2e), Paul Maurice en Floride (5e dont deux fois Caroline), Peter DeBoer à Dallas (5e), John Tortorella à Philadelphie (6e dont deux fois New York), Bruce Cassidy à Vegas (2e), Dave Hakstol à Seattle (2e), Lindy Ruff au New Jersey (3e), Todd MacLellan à Los Angeles (3e), Craig Berube à St. Louis (2e) et Mike Sullivan à Pittsburgh (2e).

Souvent les mêmes noms

L’idée du Country club est bien ancrée dans nos têtes, car récemment, les Tocchet, Quinn, Bowness, Montgomery, Maurice, DeBoer, Tortorella et Cassidy ont tous obtenu une nouvelle chance ailleurs.

En plus, quand un poste est libre, les noms de Claude Julien, Alain Vigneault, Bruce Boudreau et Bob Hartley — pour ne nommer qu’eux — sont souvent mentionnés.

Le tout, pendant que de bons entraîneurs attendent toujours leur première chance, que ce soit comme adjoints dans la LNH ou en chef dans le junior ou la NCAA, notamment.

À quand un premier appel pour Pascal Vincent? Ou Benoit Groulx? Ou Mitch Love, qui vient de se faire damer le pion par Ryan Huska à Calgary? Patrick Roy ne mérite-t-il pas une deuxième chance, après sa fin abrupte au Colorado en 2016 et sa saison de rêve avec les Remparts?

Voilà trois gars qui semblent être prêts pour la LNH, mais qui n’obtiennent pas de breaks. Le tout, pendant que Peter Laviolette est embauché par une sixième équipe différente! Frustrant.

Avec 16 entraîneurs-chefs qui en sont à leur première équipe dans la LNH, force est d’admettre que le terme Country club est peut-être un peu sur-utilisé.

Pareil dans la NBA…

Après tout, la LNH n’est pas la seule ligue à donner une autre ou plusieurs autres chances à des coachs qui ont déjà fait leur marque. Pensez seulement à la NBA qui, lors de la présente saison morte, a vu Frank Vogel, Monty Williams, Nick Nurse et Ime Udoka obtenir une autre chance.

Les entraîneurs « réputés », c’est comme des choix de premier tour: ils vont obtenir TOUTES les occasions de se faire valoir avant qu’on lance finalement la serviette dans leur cas. Il suffit de penser à Bruce Boudreau…

Au moins, dans la LNH, c’est du 50-50: 50% de recyclage et 50% de nouveaux visages. En espérant que le deuxième pourcentage augmente quand les Laviolette, Bowness, Maurice, DeBoer, Tortorella, Ruff et compagnie vont être remerciés.

Car oui, ça va arriver!

Trois des cinq entraîneurs-chefs avec les plus longs séjours actifs en sont à leur première équipe dans la LNH

Jon Cooper, Tampa Bay, 10 ans depuis mars (première équipe)

Mike Sullivan, Pittsburgh, 8 ans en décembre

Jared Bednar, Colorado, 7 ans en août (première équipe)

Rod Brind’Amour, Caroline, 5 ans depuis mai (première équipe)

Craig Berube, St. Louis, 5 ans en novembre

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