Quatre des meilleurs espoirs de la LHJMQ en vue du prochain repêchage de la LNH seront présentés à la foule du Centre Bell, ce soir, dont Ethan Gauthier.
Deux ans après avoir été le tout premier choix du repêchage de la LHJMQ, par le Phoenix de Sherbrooke, Gauthier devrait entendre son nom lors du premier tour de la LNH, présenté à Nashville, le 28 juin prochain.
Ça arrivera 28 ans après que son père, Denis, ait été repêché au 20e rang par les Flames de Calgary et 7 ans après que son cousin, Julien, ait été sélectionné en 21e position par les Hurricanes.
Y a-t-il un pari de pris dans la famille? « Pas encore, mais ça s’en vient, répond Ethan en riant, à La Poche Bleue. Eux, ils ont sorti 20 et 21, alors je ne veux pas dépasser 19! Juste en-dessous d’eux autres! »
Une excellente génétique
Difficile de parler d’Ethan sans parler de sa famille. Car, outre Denis et Julien, son grand-père, Martin Sr, a été culturiste et élu Monsieur Canada en 1984. Sa grand-mère, Johanne Rougeau, est la soeur de Jacques, Raymond et Armand, qui ont tous connu une belle carrière dans la lutte professionnelle.
Comme Obélix, disons qu’Ethan est tombé dans la bonne potion plus jeune. « Je suis fier de ma famille, dit l’attaquant de 18 ans. Plusieurs personnes autour de moi ont connu du succès. Deux d’entre elles ont atteint la Ligue nationale. Je suis fier de mon nom, mais j’essaie aussi de tracer mon propre chemin. Mon père était un défenseur robuste. On est différent. »
Parlant de génétique, Ethan croit encore pouvoir grandir et grossir, lui qui est « listé » à 5’11’’ et 176 lb. Peut-être pas pour s’approcher de son père, qui jouait à 6’2’’ et 225 lb, ou de son cousin, qui est 6’4’’ et 224 lb selon le site officiel des Sénateurs d’Ottawa. Mais…
« Tu sais, les fameuses chartes de médecin plus jeune? Moi j’étais censé me rendre à 6’2’’. Je ne te cacherai pas que j’y crois de moins en moins, mais 6’ ou 6’1’’, ça se pourrait. Je viens juste d’avoir 18 ans. Mais bon, même si je reste à 5’11’’, c’est correct. Ce n’est pas quelque chose qui fait peur aux équipes. »
Brady Tkachuk, son modèle
Parlant des Sénateurs, c’est à Ottawa qu’Ethan Gauthier dit trouver sa plus grande inspiration en tant que joueur.
« Je regarde beaucoup Brady Tkachuk. Je ne suis peut-être pas 6’4’’ comme lui, mais la game qu’il joue, c’est vraiment la game que je suis moi aussi capable d’amener. Son acharnement, sa grit, son échec-avant, son intensité autour du filet. Il est dérangeant et toujours impliqué. Avec le talent qu’il a, il joue évidemment sur un premier trio, mais il pourrait aussi jouer sur une quatrième ligne. C’est ce que j’ai vécu au tournoi Hlinka Gretzky [été 2022, médaille d’or]: j’ai commencé sur le quatrième trio et j’ai fini sur le premier. Je peux remplir plusieurs rôles dans une équipe. »
Sa polyvalence l’aide d’ailleurs à totaliser 62 points (25-37) en 57 matchs à sa deuxième saison avec le Phoenix de Sherbrooke, l’une des bonnes équipes de la LHJMQ cette saison.
Un wake-up call dans le bantam
Gauthier avoue qu’il ne serait pas le joueur qu’il est aujourd’hui — et un espoir de premier tour dans la LNH — s’il ne s’était pas regardé dans le miroir, il y a quatre ans.
« Mon père m’a souvent répété: ‘Le travail battra toujours ton talent, sauf si ton talent travaille.’ Plus jeune, je l’avoue, je l’ai eu un peu facile au niveau novice, atome, pee-wee. J’ai toujours été surclassé, je jouais toujours avec des gars deux ou trois ans plus vieux. Puis, je suis arrivé bantam première année et j’ai frappé un petit mur. Là, je commençais à réaliser que oui, j’avais du talent, mais que je ne pouvais pas m’asseoir là-dessus. Il fallait que je travaille plus. Mon frère [Kaylen] m’a aidé, il a probablement été la plus grande influence dans ma carrière jusqu’ici, avec mon père. C’est lui qui m’a fait comprendre l’importance des sacrifices, des efforts, de la nutrition et du sommeil. »
Lorsqu’il entendra son nom au micro au repêchage, Ethan aura donc une pensée toute spéciale pour Kaylen, qui en est à sa dernière année dans la LHJMQ et qui jouera à l’UQTR l’an prochain.
Ne reste plus qu’à souhaiter à Ethan que ça se fasse avant le 22e rang. Sinon, Denis et Julien risquent de lui en parler longtemps…