Quatre des meilleurs espoirs de la LHJMQ en vue du prochain repêchage de la LNH seront présentés à la foule du Centre Bell, ce soir, dont Jordan Tourigny des Cataractes de Shawinigan.
Le nom Tourigny est bien connu dans les environs de Montréal. Le grand frère de Jordan, Miguël, a joué quatre ans avec l’Armada de Blainville-Boisbriand dans la LHJMQ, en plus d’être repêché par le Canadien de Montréal en septième ronde (216e au total) en 2022.
Avec un grand frère qui a vécu le même parcours, Jordan assure être dans de bonnes dispositions pour traverser cette importante saison de repêchage.
« Veux, veux pas, le repêchage est toujours en arrière-pensée. Ça serait mentir de dire qu’on n’y pense pas, avoue le défenseur de 18 ans en entrevue avec La Poche Bleue. Mais je suis bien entouré. Mes parents, ma famille, mon agent, ma pension, les entraîneurs aussi. Ils me parlent beaucoup. Ils veulent vraiment que je me concentre sur la saison et que je ne m’en fasse pas trop avec le repêchage. Je veux prendre ça comme motivation. Juste de travailler et d’améliorer mes habiletés pour me préparer pour la prochaine étape. »
Les frères Tourigny : ensemble 24 h sur 24 malgré la distance
Cette saison, l’aîné s’est exilé en Slovaquie pour évoluer avec HK Dukla Trencin. Est-ce que Jordan peut quand même compter sur le soutien de son frère? « On est vraiment proches. On se parle à tous les jours. On s’écrit à quasiment toutes les heures », rassure Jordan.
À moins d’un empêchement majeur, les deux frères trouvent le moyen d’écouter chacune des parties de l’autre. Miguël le fait souvent en déjeunant et Jordan, lui, le fait avant et après sa sieste d’après-midi. « Après nos games, on se demande toujours comment on a trouvé ça. »
Lors du prochain repêchage, Jordan devrait sortir entre la troisième et la cinquième ronde. Y’a-t-il un petit pari dans la famille pour savoir lequel aura été choisi en premier? « Non, vraiment pas, répond le défenseur des Cataractes. Mon frère veut juste le meilleur pour moi. Il sait que son tour à lui est passé. Maintenant, il veut juste le vivre amplement avec moi. Il me prépare mentalement et physiquement. L’été, on s’entraîne ensemble. Il ne veut que du bien pour moi. »
Disons qu’un pari entre les deux frères ne serait pas très équitable, puisque Miguël a dû attendre longtemps avant de se faire repêcher. « Mon frère a été repêché à sa troisième année, heureusement, avance Jordan. Donc, il veut vraiment me préparer. Il ne veut pas que je me fasse des attentes. Il est vraiment présent pour moi. C’est quelque chose que j’adore beaucoup. »
Un style à la Charlie McAvoy
Du haut de ses 5’11’’ et 168 lb, Tourigny n’est pas le plus gros ni le plus grand. Il croit toutefois que son profil de petit défenseur qui aime générer de l’offensive cadre bien dans le hockey d’aujourd’hui.
« La mentalité d’il y a 30 ans, c’est gros, grand, frappe, physique et etc. Je pense que plus ça avance, plus la LNH est rapide avec des habiletés offensives et défensives. Il y a moins de gros défenseurs. Les petits défenseurs ont beaucoup plus de chances. Je crois être dans la bonne époque. Je suis prêt. Et je vais tout faire pour l’être plus. »
Quand vient le temps de trouver des modèles dans la LNH pour des petits défenseurs, il y a de nombreux bons choix. « J’aime comparer ma game à Charlie McAvoy, avoue le Victoriavillois. Mais j’aime surtout regarder Cale Makar. Les deux sont dans les meilleurs de la LNH. Ils ont un bon flair offensif, ils sont bons dans les deux sens, ils utilisent leur tête et ils ont un bon QI hockey et une bonne vision. Ce sont des parties de leur jeu que j’essaie d’intégrer dans la mienne. »
Jordan, un défenseur seulement depuis quatre ans
Une question demeure quand vient le temps de repêcher un petit défenseur. Comment celui-ci va-t-il réussir à contenir un joueur de la LNH qui pèse 30 à 40 lb de plus?
« Je sais que je ne suis pas le plus lourd, donc je n’y vais pas avec ma force physique. Je vais y aller avec les petits détails : corps en avant, avoir le premier contact. J’utilise plus ma tête. Je sais que mon QI hockey c’est vraiment ma force, mentionne le défenseur. J’utilise ces aspects-là pour le battre, non pas physiquement, mais plus mentalement, par mon positionnement et en prévoyant ce que les attaquants vont faire. J’ai été un attaquant jusqu’à Bantam(!), donc je sais ce que les joueurs à l’attaque font. Ça m’aide beaucoup. »
Pardon!? Il est parmi les meilleurs espoirs de la LHJMQ en vue du prochain repêchage de la LNH. Mais il joue à la position de défenseur depuis seulement quatre ans. Assez exceptionnel!
« J’ai changé à ma deuxième année Bantam. Avec ma vision, je n’étais pas le gars le plus scoreur, explique-t-il. J’étais un centre avec une très belle vision. De voir le jeu de reculons, être en arrière comme défenseur, de pouvoir gérer la rondelle, c’était ma place, mon rôle. Je suis un gars qui aime ça gérer, ralentir le jeu et l’accélérer au bon moment. J’ai fais des tournois d’été comme défenseur et c’était vraiment ma place. »
Pour le repêchage, Tourigny ne se fait pas trop d’attente. Il souhaite juste pouvoir entendre son nom sortir parmi les meilleurs joueurs de son âge. « À tous les repêchages, tout le monde dit que le rang c’est juste un numéro. Rendu-là, le rang et la ronde, ça ne me dérange pas. C’est juste rendu au camp que je vais prouver à l’équipe qui m’a repêché que je mérite d’être là. »
JORDAN TOURIGNY EN CHIFFRES
– Repêché en première ronde (9e au total) en 2021 par les Cataractes de Shawinigan
– 2021-2022 (16 ans) :
En saison : 4 buts, 17 passes, 21 points, +15 en 64 matchs
En séries : 2 buts, 7 passes, 9 points, +7 en 16 matchs
Coupe Memorial : 1 but en 4 matchs
– 2022-2023 (17 ans) :
5 buts, 35 passes, 40 points, -20 en 59 parties