Lors de ses deux saisons à Montréal, Wilfried Nancy a réussi à faire beaucoup avec peu. À Columbus, il hérite d’un club pas mal plus talentueux que ce qu’il avait avec le CFM.
Cucho Hernandez en attaque. Lucas Zelarayan et Darlington Nagbe en milieu de terrain. Steven Moreira, Jonathan Mensah et Milos Degenek en défense. Eloy Room devant le filet.
Le Crew a vraiment des joueurs intéressants à toutes les positions. À quel genre de saison Wilfried Nancy s’attend-t-il?
Question: Le camp d’entraînement du Crew a commencé il y a plus de deux semaines. Votre premier match est le 25 février, contre Philadelphie. Quelles différences notes-tu entre un camp à Columbus et un camp à Montréal?
« Je sais pas si c’est parce que je viens de Montréal, mais on s’est entraîné sur du turf depuis notre retour de Floride! D’habitude, ils s’entraînent sur la pelouse, mais là, on annonçait une grosse tempête de neige et le terrain n’allait pas être praticable. On a donc décidé de rester à l’intérieur.
« La principale différence, ce sont les installations. Là, je te parle et devant moi, il y a la pelouse et de l’autre côté, il y a le synthétique avec la bulle. Du coup, tout est à proximité. Ce qui change, aussi, c’est d’être patient car, encore une fois, on amène une nouvelle méthode de travail. On doit donc repartir à zéro, comme quand j’ai été nommé à Montréal. On change les mentalités, car la méthodologie que l’on amène est différente et les joueurs doivent d’adapter. Mais ici, on a tout. Le Crew a un grand staff, avec des chefs de département dans tout. Tous les outils sont là. Je n’ai pas à me plaindre. »
À Montréal, tu as été nommé avant la saison 2021 et vous avez surpris bien des experts lors de celle-ci, ratant les séries de peu. On a vu que ce n’était pas évident à instaurer ton principe de jeu, selon lequel « on bâtit de l’arrière et on aspire les adversaires ». Là, tu le dis toi-même, tu repars à zéro. Vois-tu 2023 comme une année de transition pour le Crew?
« En terme de travail commun, il y a une vision qui est vraiment intéressante, car on travaille tous les uns par rapport aux autres, avec un objectif clair et défini. La trentaine de personnes qui travaille avec moi s’adapte bien. Tu me connais. On a essayé de donner du sens à notre méthode. Dire pourquoi on croit à cette méthode-là. Ça se passe bien. J’aurais pu venir avec plus de personnes [de Montréal], mais l’idée, c’est que je voulais aussi m’entourer de personnes qui connaissaient déjà le club ici. La dynamique est bonne. C’est très professionnel et très structuré, mais on profite quand même d’une belle liberté. »
Comme le CF Montréal en 2021, le Crew a raté les séries de deux petits points en 2022. Quelles sont des attentes réalistes pour ton club?
« Regarde, j’ai signé un contrat de dix ans, donc ça va [rires]. Mais non, après 10 matchs, je peux aussi me faire virer si on n’a pas de bons résultats! Je rigole… On en a parlé et on sait très bien que c’est un processus. Les attentes, comme tous les clubs, c’est de faire les playoffs. Après, c’est d’essayer d’être contenders pour devenir, un jour, champions. Mais au-delà des résultats, les attentes sont que les joueurs et les entraîneurs soient sur la même page et que ce l’on fait en entraînements se transpose en matchs. On arrive avec un nouveau style de jeu alors, je m’attends à une certaine période de transition, comme à ma première année à Montréal. Je sors les joueurs de leur zone de confort. Il faut être patient. »
À Montréal, il y a le Canadien… et les autres. Quelle place occupe le Crew à Columbus?
« Dans tous les événements que le clubs a faits depuis mon arrivée, il y a beaucoup d’intérêt. Au niveau des matchs, les billets sont sold out. Franchement, on sent qu’il y a un engouement derrière l’équipe. Du coup, c’est pour ça que le stade et les installations sont si exceptionnels. Le stade est au centre-ville et il est très facile d’accès. Au niveau des ultras, dans les tribunes, c’est packed! Il y a vraiment de quoi à faire. Pour ce qui est de l’équipe, je n’ai pas changé: l’idée, c’est de créer des émotions et une histoire avec les fans. »