(crédit photo: David Kirouac et Sam Navarro)

Je suis Montembeault et Suzuki

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Je n’ai aucun problème avec le fait que Samuel Montembeault et Nick Suzuki aient refusé l’offre du Canada pour aller au Championnat du monde.

S’ils ont dit non, il y a clairement quelque chose qui cloche. Est-ce que c’est une blessure? La fatigue mentale? Je ne sais pas, mais j’ai vraiment de la misère de la misère à imaginer qu’un gars dirait non à ça juste parce que ça ne lui tente pas.

Je sais qu’il y en certain qui craignent de se blesser et ainsi affecter leur entraînement de l’été qui s’en vient et ultimement, affecter leur équipe. Mais règle générale, les gars sautent sur l’expérience.

Prenez un gars comme Juraj Slafkovsky. À 20 ans, il va avoir une autre occasion de se mesurer à d’excellents joueurs et il va devoir s’adapter très rapidement à cette nouvelle équipe, nouveaux coéquipiers et nouveau système de jeu. C’est une expérience incroyable pour un jeune comme ça qui va devoir gérer le fait d’être complètement sorti de sa zone de confort et devoir performer rapidement.  

Mes Jeux olympiques

On s’entend que je n’étais pas le genre de joueur qui avait son billet de poinçonné lors de chaque tournoi international. Je n’avais jamais même été considéré pour représenter le Canada… même junior.

Par un concours de circonstances assez incroyable, j’ai reçu un appel de Sean Burke un moment donné alors que je jouais pour Lugano en Suisse. Il devait être minuit et Burke m’avait demandé si j’étais intéressé à participer à la Coupe Spengler. Je savais très bien que j’étais un plan B (sinon C) parce que plusieurs gars s’étaient désistés et que l’équipe avait besoin de moi pour remplir un chandail.

Le lendemain matin, j’ai rassemblé la petite famille et on a roulé deux heures et demie vers Davos

J’ai commencé le premier match du tournoi à l’aile du 4e trio et lors du deuxième match, j’étais le premier centre.

J’ai vraiment eu un beau tournoi et je suis passé du gars même pas dans les plans à recevoir une invitation… aux Jeux olympiques de Pyeongchang! C’était l’année que les joueurs de la LNH n’étaient pas autorisés à participer, mais ça n’a aucunement affecté le bonheur et la fierté que j’ai ressentie.

À ce moment, j’étais tellement reconnaissant de tout ce que le hockey m’apportait. J’étais fou de joie, je capotais, mais il y avait aussi une énorme pression. Quand tu arrives dans le vestiaire du Canada, tu réalises assez vite que la seule option, c’est la victoire et les standards sont élevés comme ça ne se peut pas!

On mise sur l’histoire et l’excellence; si tu sors du lot pour les mauvaises raisons, c’est goodbye! Le concept d’équipe est très important alors pas de chialage pour le temps de glace par exemple et tu prends ton trou. Tout se fait rapidement et si tu n’es pas prêt et bon dès le premier jour, tu vas te faire tasser.

Je me souviens encore de ma présence sur la glace. J’étais tellement fier et motivé que j’ai frappé tout ce qui bougeait sur la glace. Je voulais être digne de porter ce chandail et j’ai tout donné.

On a gagné la médaille de bronze, mais ç’a été une expérience incroyable. Autant on avait de la pression, autant on était traité aux petits oignons, tout comme notre famille.

J’ai compris que quand tu représentes le Canada au hockey sur la scène internationale, c’est sérieux et c’est tout un honneur.

Je ne peux m’imaginer qu’un gars dirait non à ça s’il n’a pas une excellente raison.

Cet article a été rédigé en collaboration avec Marc-André Perreault

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