C’était en 1986, on venait de gagner la coupe Stanley à Calgary et on débarquait de l’avion. Il y a avait 15 000 personnes qui nous attendaient.
Quelques jours après, ils étaient des centaines de milliers sur Sainte-Catherine pour la parade. C’était incroyable. Les gens voulaient nous toucher, certains nous grafignaient comme s’ils voulaient une partie de nous. J’ai compris à ce moment l’ampleur de ce qu’on venait de réaliser. On laissait une empreinte indélébile sur l’histoire du Québec. C’est mon plus beau souvenir à vie.
Encore aujourd’hui, les gens sont reconnaissants de ça. Je suis toujours content de voir à quel point cette coupe a rendu les gens heureux et que ça reste.
De beaux souvenirs, j’en ai tellement. Entraîneur en Russie où des gars du KGB veillaient sur moi, en passant par le coaching de l’équipe d’Israël, du programme olympique et de la fois où j’ai dû décider entre une offre d’emploi avec les Nordiques de Québec et les Canadiens de Montréal pour coacher dans la ligue américaine.
La raison principale pour laquelle j’ai choisi le CH s’appelle Jean Béliveau qui était mon idole. Coacher le CH éventuellement m’a permis de passer du temps de qualité avec monsieur Béliveau. Pendant 4 ans, presque tous les matins, j’aillais m’asseoir avec lui dans son bureau à jaser de tout et de rien. La chance que j’ai eu… mon seul regret est de n’avoir jamais pris de photo avec lui. Encore aujourd’hui je me trouve niaiseux!
Je suis tellement reconnaissant de ma vie et de la gentillesse des gens que je me fais un devoir de participer le plus possible à différents événements caritatifs. J’ai aussi été sur le conseil d’administration du club de golf de Chandler et de l’hôpital. C’est ma façon de dire un gros merci à tous les Québécois qui ont été tellement bons pour moi. Je suis le gars le plus ordinaire au monde qui a accompli de belles grandes choses et je pense que c’est ce que les gens aiment.
Depuis une dizaine d’années, je passe quelques mois par année au Panama avec ma femme. Je joue au golf presque tous les jours, je fais ma sieste pour être assez en forme pour regarder les parties le soir. Je me lève à 4:30 du matin pour regarder mes nouvelles et faire des chroniques à la radio. La vie est belle et je suis reconnaissant de tout ce que j’ai vécu dans ma carrière.
Quand je ne suis pas au Panama, je m’occupe avec ma femme de notre restaurant LA LOGE À PERRON. Elle travaille des 70 heures par semaine alors que je me contente d’en faire une dizaine. Je jase surtout avec les livreurs qui sont encore content de rencontrer quelqu’un qui a gagné la coupe Stanley et il me demande encore pour des billets pour le Canadien hahaha!
Tout ça pour dire qu’à 77 ans et en pleine forme, je me dis toujours : pas pire pour un ti-cul d’Ascot Corner!
Cet article a été rédigé en collaboration avec Marc-André Perreault