Je dois dire que je suis agréablement surpris et je vous dis bravo.
Martin St-Louis a l’emploi le plus en vue au Québec, les gens l’aiment et ils se soucient de lui.
Malgré tout, je trouve les gens très respectueux de sa vie privée depuis qu’il a dû quitter l’équipe pour des raisons familiales. Évidemment, les gens sont curieux et c’est normal, on peut leur pardonner.
Malheureusement, il y a les exceptions, notamment quelques sites à potins sans scrupules qui tentent de profiter de la situation pour faire de l’argent avec ça… ouf…
Pour en avoir déjà parlé avec des joueurs, ces intrusions dans la vie privée affectent l’équipe. Que tu sois n’importe qui dans la vie, la vie privée et le jardin secret, c’est sacré. Le mot se passe dans la ligue.
Heureusement, ce n’est plus ce que c’était. Un des joueurs qui y a le plus gouté avec les intrusions de la vie privée, c’était Jose Théodore.
Oui il aimait le spotlight, mais pas au point de se faire filmer en sortant de chez lui pour s’assurer qu’il était bel et bien blessé…
Quand je jouais aux États-Unis, je pouvais décrocher parce que j’étais un nobody en dehors de l’aréna et vous n’avez pas idée à quel point c’est important de pouvoir décrocher.
Oui c’est le fun un marché de hockey avec la passion des gens et tout, mais il doit y avoir un équilibre. Il y a tellement de pression pour un joueur de hockey d’être en forme, de performer, de marquer des buts… d’être parfait à chaque match. Personne n’a besoin d’une pression additionnelle.
Les temps ont bien changé
Il y a aussi eu une évolution très marquée du fait qu’aujourd’hui, les joueurs et les entraîneurs ont non seulement le droit de parler de leurs problèmes de toutes sortes, mais c’est aussi encouragé de le faire.
Dans mon temps, tu ne parlais pas de tes problèmes personnels. Tu gardais ça pour toi parce que tu craignais les répercussions.
Tu avais peur que la perception de tes coéquipiers et de ton coach envers toi change, tu avais même peur de perdre ton travail et de ne plus signer un autre contrat parce que tu avais l’étiquette d’une personne fragile, voire même faible.
Le programme d’aide existait, mais il était très peu utilisé. De nos jours, ce n’est plus tabou.
Nous avons vu des gars comme Samuel Girard l’utiliser plus tôt cette année et en parler ouvertement. Carey Price a fait la même chose et ça ne fait qu’encourager les autres à le faire s’ils en ont besoin.
Prends ton temps Martin
La situation de Martin St-Louis est un autre exemple que les mentalités ont vraiment évolué dans la Ligue nationale de hockey. Il y a aussi eu une évolution chez les partisans.
Je répète que la passion des fans est tellement importante, mais de plus en plus ils réalisent que derrière l’athlète, il y a un être humain et il n’y a aucun trophée ou aucun chèque qui ne peut changer ça.
Martin peut et doit prendre tout le temps nécessaire. Le CH le supporte totalement et ça, c’est important.
Quand tu es entraîneur, tu as TOUJOURS quelque chose en tête, tu quittes l’aréna et tu penses juste à ça. Il doit maintenant penser à lui et à sa famille.
De notre côté, on va respecter ça.
Cet article a été rédigé en collaboration avec Marc-André Perreault