Les récentes performances des Canadiens de Montréal et l’évolution de l’équipe au cours des trois dernières campagnes laissent entrevoir de belles perspectives pour la reconstruction. Toutefois, bien que Martin St-Louis soit présentement considéré comme l’homme de la situation, en raison de ce qu’il a accompli avec le groupe dont il dispose, ça n’a pas toujours l’avis populaire. On a souvent critiqué son manque d’expérience, et même en début de saison, certains suggéraient de lui trouver un remplaçant ou d’ajouter un entraîneur chevronné à ses côtés pour l’épauler dans la gestion du club.
Cependant, comme vous le savez, aucun de ces scénarios ne s’est concrétisé, et le CH s’en porte très bien. Même si tout semble aller pour le mieux, il est légitime de se demander si Kent Hughes a déjà envisagé de se séparer du premier coach qu’il a nommé après son arrivée en janvier 2022, un entraîneur qui n’avait aucune expérience au niveau professionnel. À écouter son entretien avec Frank Seravalli pour le balado Frankly Speaking, on peut conclure que ce n’est pas le cas.
« Marty est incroyablement analytique. Quand on a décidé de prendre une chance et de l’engager, c’était parce qu’il avait un esprit de hockey élite et que, si on lui donnait un puzzle, il allait le résoudre. » – Kent Hughes
Il semble donc que Kent Hughes ait laissé à Martin St-Louis le temps de s’adapter à son nouveau rôle, sachant que son côté analytique prendrait le dessus et l’aiderait à piloter l’équipe. Le DG a observé l’évolution de St-Louis entre 2022 et aujourd’hui, et un aspect clé de cette transformation réside dans sa capacité à déléguer des tâches.
« Je pense qu’il a compris qu’en tant que joueur, tu ne contrôles que ta propre carrière. En devenant coach, tu gères différents types de personnes. Quand tu ne gères que toi-même, tu as un contrôle total, mais, en tant qu’entraîneur, tu ne peux pas appliquer la même approche pour contrôler les 23 joueurs au quotidien et superviser tous les aspects d’une organisation de hockey. Nous en avons discuté, et c’est là qu’il a fait une grande évolution. Il a appris à déléguer. […] Il s’agit avant tout de savoir comment répartir ton temps de manière efficace pour le bien de l’équipe. » – Kent Hughes
Il est désormais évident que Martin St-Louis a beaucoup évolué derrière le banc du CH. Ses progrès sont visibles, tant dans les performances individuelles de certains athlètes, comme Cole Caufield et Nick Suzuki, que dans le jeu collectif du groupe, dont le pourcentage de points est passé de 0,415 en 2022-2023 à 0,545 en 2024-2025. Cette saison, la différence est flagrante, au point où certains estiment qu’il devrait obtenir une nomination pour le trophée Jack-Adams, décerné annuellement au meilleur entraîneur de la Ligue nationale de hockey (LNH) advenant une qualification en éliminatoires.