L’évolution des joueurs dans la Ligue nationale de hockey (LNH) est rarement un parcours linéaire. Toute carrière est jalonnée de hauts et de bas, avec des apprentissages qui se font progressivement à mesure que l’expérience s’accumule.
Shane Wright, longtemps pressenti pour être sélectionné au premier rang par les Canadiens de Montréal en 2022 avant de glisser jusqu’au quatrième échelon, n’a pas fait exception à cette règle. Lors de ses 34 premiers matchs en carrière dans le circuit Bettman, le centre de 21 ans n’avait inscrit que neuf points, et son jeu manquait de conviction. Face à ses difficultés, son entraîneur Dan Bylsma l’a même laissé dans les gradins pendant trois rencontres en novembre (du 17 au 23), histoire de lui envoyer un message.
Disons que le message a été reçu cinq sur cinq. Depuis son retour dans l’alignement, il a amassé 32 points en 39 duels, dominant tous ses coéquipiers durant cette période. Avant les matchs de mercredi, il figurait au 15e rang de la LNH pour le nombre de points par tranche de 60 minutes, surpassant des joueurs comme Jason Robertson, Filip Forsberg et Sidney Crosby. Pas mal pour un athlète que plusieurs avaient déjà qualifié de « flop ».
Cette excellente séquence a ravivé un débat qui était pratiquement inexistant lorsque Wright traversait une période difficile : qui de Shane Wright ou Juraj Slafkovský réalise la meilleure saison ?
Le réputé analyste Craig Button, du réseau TSN, a d’ailleurs été interrogé sur la question et n’a pas mâché ses mots.
« Sur cette période [entre le 24 novembre et aujourd’hui], je ne pense pas qu’il y ait le moindre doute à ce sujet. Shane Wright a été meilleur que Juraj Slafkovský. » – Craig Button
Il a rappelé que le développement des deux joueurs avait suivi des trajectoires bien différentes. Slaf a connu de grands moments assez rapidement, mais sans réelle constance, tandis que le numéro 51, maintenant qu’il a trouvé son rythme, affiche une régularité impressionnante.
Sur le plan statistique, en 2024-2025, leurs performances sont très similaires (32 points en 55 matchs pour Slafkovský contre 34 points en 57 matchs pour Wright). Toutefois, il est important de noter que Slafkovský affronte les meilleurs trios soir après soir en prenant place sur la première unité offensive du CH, tandis que le protégé du Kraken de Seattle est utilisé sur la troisième ligne de son équipe, ce qui lui permet de bénéficier de confrontations plus favorables. De plus, Juraj joue dans un marché exigeant où la pression est immense, un facteur qui peut influencer les prestations.
Il est difficile de départager lequel des deux connaît la meilleure saison en considérant l’ensemble de la campagne, et non seulement la période faste de Wright depuis le 24 novembre. Après tout, Slaf évolue dans une division très compétitive, contrairement à Wright, et malgré cela, le Tricolore ne se trouve qu’à cinq points d’une place en séries. En revanche, le Kraken accuse un retard de dix points sur le dernier billet pour les éliminatoires.
