Si j’avais un seul message à lancer à Nick Suzuki, ça serait : NE CHANGE PAS!
Non, mais quelle progression pour le capitaine cette année! Il y a quelques mois à peine, on se demandait s’il était vraiment un centre #1 ou encore si c’était vraiment un bon leader. Il a pogné son air d’allée et il a répondu à toutes les interrogations à son sujet.
Je n’ai jamais douté de Suzuki, mais en toute honnêteté, son langage corporel m’a peut-être agacé un peu à un certain moment, mais j’ai réalisé que c’est ça Nick Suzuki. C’est un gars low profile qui ne veut pas être le centre d’attention. C’est un gars simple, qui veut gagner et surtout, qui rend tout le monde meilleur autour de lui. Ça, c’est la marque d’un grand joueur.
Dans la catégorie de Bergeron et… Béliveau
Je sais que le jeu des comparaisons est toujours délicat, mais je n’ai aucun problème à mettre Nick Suzuki dans la même phrase que Patrice Bergeron. Les similarités sont juste trop nombreuses, surtout avec Suzuki qui augmente sa production offensive.
J’ai joué avec Patrice et je ne peux même pas vous dire à quel point j’ai trippé sur ce gars-là. Il est juste parfait! Il mange bien, se reposait et se présentait bien, mais il était aussi capable d’avoir du fun avec les gars, niaiser un peu quand c’est le temps pour détendre l’atmosphère et il prenait soin de tout le monde. S’il y avait quelque chose de mieux qu’un A+, Bergeron aurait été ça.
Qui d’autre était comme ça? Jean Béliveau. J’ai aussi eu la chance et l’honneur de côtoyer ce grand homme et c’était aussi la perfection sur deux pattes.
Avez-vous déjà entendu UN seul commentaire négatif sur monsieur Béliveau ou Patrice? Moi non plus. Suzuki? À part qu’il est un peu monotone devant les médias, je n’ai jamais rien entendu de négatif.
Juste pour spécifier, je parle de la comparaison Suzuki-Béliveau hors-glace et non en tant que joueur de hockey (la nuance est TRÈS importante). Je spécifie aussi que je parle de similarités parce que personne ne sera jamais à la cheville de monsieur Béliveau.
Pas un « phony »
Ça m’amène à mon autre point : on s’en fout de comment il est devant les médias!
Il est comme il est et la dernière chose que je veux, c’est le dénaturer. C’est ça sa personnalité, alors pourquoi le changer? On voudrait qu’il soit plus souriant? Qu’il soit plus intéressant en entrevue? Moi je n’en ai rien à cirer et même si son charisme n’est pas sa grande force, je le prends comme il est! De toute façon, des gars flamboyants et extraverties se sont déjà fait sortir à coup de pied au derrière alors… 😉
À mon année de repêchage, Pierre Dorion (alors recruteur en chef du CH) était venu à Val-d’Or et m’avait invité avec trois autres coéquipiers pour souper. Jean-Pierre Dumont était du groupe et je me souviens qu’on n’arrêtait pas de faire des blagues et s’amuser au souper.
Dorion avait quitté la table un moment et Daniel Archambault (127e choix du CH en 1996) nous avait dit quelque chose du genre : ÊTES-VOUS FOUS!? VOUS N’ARRÊTEZ PAS DE NIAISER!?!?!
Après le souper, Dorion nous avait dit que justement il avait apprécié de voir qu’on était capable d’avoir du fun dans la vie, mais que sur la glace on était focus et travaillant.
Tout ça pour dire qu’être soi-même et ne pas changer selon qui est devant nous ou encore combien de caméras sont devant nous, c’est une grande qualité que Suzuki possède.
Des trophées individuels?
Pour en terminer avec le jeu des comparaisons, on évoque parfois le nom de Ryan O’Reilly. C’est aussi vrai.
O’Reilly (Selke, Conn-Smythe) est un grand joueur qui, comme Bergeron et monsieur Béliveau, a remporté des trophées individuels.
Je ne sais pas si Nick Suzuki va en gagner, mais une chose est certaine, son nom sera dans les discussions tout le temps parce que des joueurs de hockey de cette trempe, c’est spécial.
Cet article a été rédigé en collaboration avec Marc-André Perreault
