Comme vous le savez, ma relation avec John Tortorella a été pour le moins houleuse. Au cours des cinq années que nous avons passées ensemble, il s’en est passé des pas pires!
C’est un homme tellement intense, émotif et surtout TRÈS impulsif; ça donne des scènes comme on a vu samedi soir.
On était une quinzaine d’anciens du Lightning dans une loge pour le match et je peux vous dire qu’on était crampé et ça nous a rappelé de bons souvenirs… et des mauvais.
Je suis aussi un émotif alors il y a eu des explosions nucléaires à l’occasion entre nous deux. Il m’a déjà retourné chez moi après un match sur la route en me traitant d’égoïste qui ne pensait pas à l’équipe.
C’était tellement faux et il savait probablement en me disant ça que ça allait me faire très mal. J’ai senti qu’il m’a utilisé pour faire un exemple avec les autres gars.
On a eu nos « F*** YOU BATTLES » et je sais qu’il y a une partie de lui qui aimait ça voir le caractère des gars. Mais my god qu’il n’aimait pas se faire challenger et qu’on lui réplique. C’était fou!
Un moment donné, il avait insulté Jon Graham entre deux périodes devant tout le monde parce qu’il en avait une mauvaise dans le système. Graham lui avait répondu trois fois d’aller se faire voir et Torts s’était mis dans la tête de le renvoyer dans les mineurs après le match et ce sont finalement des gars comme Tim Taylor et Freddy Modin qui l’avait convaincu de ne pas le faire.
C’était ça Torts, émotif, intense et impulsif.
Un manque de respect
Je l’ai tellement pas apprécié et haï parce que lorsqu’on avait besoin d’énergie et d’être physique, j’avais la tape dans le dos et je n’avais pas de problème non plus à affronter les plus durs de la LNH.
C’était mon rôle, mais lorsque ça ne faisait pas son affaire, j’étais soudainement un déchet.
Pour moi, c’est un manque de respect. Vous comprendrez qu’à ma dernière année, ça ne me tentait pas trop d’aller à ma rencontre de fin d’année avec lui.
J’étais dans le cadre de porte et quand il m’a invité à m’asseoir, je l’ai envoyé promener en lui disant que je n’avais rien à lui dire, ce n’était peut-être pas la chose à faire, mais avec la façon dont il m’avait traité dans les derniers mois de la saison (m’a laissé de côté dans les 12-15 dernières rencontres de la saison, SANS MÊME M’ADRESSER la parole une seule fois…).
Ensuite, on ne s’est pas parlé pendant des années jusqu’au 10e anniversaire de la coupe Stanley et ce weekend, pour le 20e. Ça avait été quand même courtois, mais plutôt court en 2014 et je vous dirais que ç’a été semblable en fin de semaine, mais à ma défense, je devais aller faire une entrevue pour la télévision locale de Tampa aussi.
Torts pense que je ne l’aime pas. Probablement parce qu’il sait qu’il a déjà dépassé les limites avec moi, mais ce n’est pas le cas. Je suis passé par-dessus et je suis capable de vivre avec ça.
Torts a parfois été très dur avec moi, parfois trop, mais il est quand même revenu me chercher en 2006-07 comme agent libre alors ça veut quand même dire quelque chose. Ça n’a pas toujours été facile, mais maintenant, j’en parle ouvertement et je fais des blagues avec ça.
Je le respecte
Je peux même dire que je respecte énormément sa carrière et ce qu’il fait présentement.
Comme partout ailleurs, il amène une étincelle et se fout bien du statut de tel joueur ou tel joueur, tout le monde est égal.
Je ne sais pas combien de temps ça va durer, mais je dois lui donner une chose, c’est un passionné! C’est aussi un travailleur acharné qui ne se prépare comme personne d’autre. Et il y a le show…
Le spectacle qu’il a donné samedi est un exemple frappant. Il n’y en a plus des coachs de même.
Il savait très bien ce qu’il faisait et que les images allaient passer en boucle un peu partout, mais c’était surtout pour fouetter son club qui jouait tout croche. Il a montré à tout le monde qu’il prend ça à cœur.
Il doit être dans la discussion du Jack Adams. Je pense que c’est quand même mérité.
Cet article a été rédigé en collaboration avec Marc-André Perreault
