On le dit souvent, la progression d’un joueur dans la Ligue nationale de hockey (LNH) n’est jamais linéaire. Il y a des hauts, des bas, mais, au final, l’objectif reste que l’athlète apprend, que la constance dans son jeu se développe au fil du temps, et qu’il devienne meilleur jour après jour.
Juraj Slafkovsky illustre parfaitement cette courbe de progression non linéaire. Après des débuts en dents de scie dans le circuit Bettman en 2022-2023, le grand Slovaque a entamé sa deuxième saison avec l’ambition d’incarner un rôle plus important dans les succès du groupe montréalais. Disons qu’il lui a fallu quelques matchs – en fait, une moitié de campagne – pour commencer à avoir un véritable impact sur les performances de l’équipe. On se souvient qu’à ses 40 derniers duels, il avait accumulé 35 points, contre seulement 15 en 42 rencontres pour débuter la saison.
Avant l’entame de son troisième exercice à l’automne, on espérait tous qu’il redémarre sur la même lancée qu’à la fin de 2023-2024. Cependant, comme l’an dernier, il a fallu patienter avant qu’il ne trouve son rythme. Mais depuis quelques matchs, il se surpasse et enchaîne les bonnes performances avec à la clé une production d’un point par partie – 12 points en 12 joutes depuis le 9 février.
Lors d’un entretien accordé à Frank Seravalli pour le balado Frankly Speaking, Kent Hughes a évoqué la progression de Slaf et a reconnu que son jeu avait évolué, indiquant par contre qu’il y avait eu aussi une certaine régression.
« Son jeu est différent. J’ai observé un véritable facteur de croissance. Je pense aussi qu’on a vu un petit recul, mais cela ne me surprend pas. Je me souviens d’une entrevue que j’avais donnée après son recrutement, où je disais : “ Je ne m’attends pas à ce que sa progression soit totalement linéaire. ” […] Un joueur connaît un peu de succès, il obtient un contrat, et il ressent la pression qui y est associée. Cela peut affecter son jeu. Parfois, l’identité du joueur devient floue, ou il ne sait plus comment jouer pour retrouver ce succès. » – Kent Hughes
Il a reconnu que le début de saison du numéro 20 n’avait pas été celui espéré, pointant la raison pour laquelle cela a été plus difficile jusqu’à tout récemment.
« Je pense que, dans le cas de Slaf, il est arrivé en pensant à la production, au lieu de se concentrer sur les aspects de son jeu dans lesquels il devait exceller, ce qui aurait naturellement conduit à la production. » – Kent Hughes
Avec sa production récente, il semble désormais évident que Slafkovsky a décidé de se concentrer sur les aspects de son jeu qui peuvent l’aider à générer des points, et non simplement sur la production elle-même. On le sent maintenant plus impliqué physiquement, ce qui profite à la fois à lui et à ses coéquipiers. Espérons qu’il poursuive sur cette lancée, car, lorsqu’il joue ainsi, il est une réelle menace sur la patinoire.
