Jamais un club de la Ligue continentale de hockey (KHL) n’aura été autant scruté à la loupe par les observateurs des Canadiens de Montréal que cette saison, et pour une excellente raison : Ivan Demidov. Plus grand espoir du CH et l’un des talents les plus prometteurs du circuit Bettman, il a captivé l’attention tout au long de l’année. Tous suivaient avec intérêt son développement, oscillant entre l’admiration pour ses prouesses et la frustration de le voir cloué au banc par Roman Rotenberg. Bref, une saison fascinante à bien des égards.
Vendredi, le SKA Saint-Pétersbourg et Demidov joueront leur avenir en séries alors qu’ils affronteront le Dinamo de Moscou au VTB Arena pour le cinquième match de la confrontation, actuellement dominée 3-1 par les Moscovites. Une défaite marquerait la fin du parcours éliminatoire du numéro 91. Toutefois, même en cas d’élimination, son arrivée à Montréal ne serait pas immédiate, contrairement aux athlètes de la NCAA qui rejoignent rapidement une équipe de la Ligue nationale de hockey (LNH) après leur sortie du tournoi printanier. Comme mentionné il y a quelques semaines, son admissibilité à évoluer en MHL – l’équivalent junior de la KHL – complique les choses.
Son contrat expirant à la fin mai, il faudra sans doute attendre au 1er juin pour voir Demidov parapher une entente avec le Tricolore. Kevin Dubé l’a d’ailleurs souligné jeudi matin : la LNH ayant mis fin aux accords de transfert avec la KHL, les deux ligues n’entretiennent plus de dialogue et ne règlent plus les litiges contractuels. Montréal ne peut donc pas simplement racheter son pacte ; il faudrait négocier avec le SKA pour qu’il y mette un terme, une issue hautement improbable. Après tout, s’il a été sous-utilisé cette saison, c’est sans doute en raison de son refus de prolonger son entente. Difficile d’imaginer Saint-Pétersbourg le libérer volontairement.
Un agent représentant des joueurs russes a confié au journaliste que la situation du protégé des Glorieux était particulièrement complexe.
« C’est le chaos. […] Il faut comprendre que dans la KHL, c’est du cas par cas. Ce sont les clubs qui ont le gros bout du bâton, et tout dépend aussi de leur relation avec le joueur. Si l’organisation tente de le resigner, il devient encore plus difficile de conclure une entente avec une équipe de la LNH. » – Agent anonyme
À moins d’un coup de maître de Kent Hughes, tout indique que Demidov ne mettra les pieds en Amérique du Nord qu’en juin. Il ne pourra donc pas venir en renfort aux Canadiens en séries, sauf si, par un improbable miracle, le CH atteint la finale de la Coupe Stanley.
