Lorsqu’un jeune joueur comme Juraj Slafkovsky est cloué au banc, ce n’est jamais anodin. Pour moi, c’est une excellente décision de la part du personnel d’entraîneurs. Il faut envoyer un message clair et précis, surtout dans les premières années d’une carrière. Slafkovsky est un athlète qui possède un physique imposant et un talent indéniable, mais son implication, autant physique que dans son éthique de travail, laisse parfois à désirer.
Depuis le début de la campagne, on a vu des séquences où il semblait effacé, presque absent du jeu. C’est un retour en arrière par rapport à ce qu’il nous avait montré dans la deuxième moitié de la saison dernière, où il avait élevé son niveau de jeu et prouvé pourquoi il avait été le premier choix au total. Il a mis la barre haute, et ce n’est pas un problème. Il sait qu’il peut y arriver, et c’est justement ce qu’on veut revoir de lui.
L’avantage avec Juraj, c’est qu’il a une belle maturité. Il est capable de se regarder dans le miroir et admettre ses torts. Après 13 matchs, il avait lui-même reconnu en avoir joué 12 mauvais. Ça, c’est une force. Il ne blâme pas ses coéquipiers ou ses entraîneurs. Il prend la critique constructivement, et c’est exactement ce qu’il faut pour progresser dans cette ligue.
En revanche, on ne peut pas se permettre de laisser un jeune talent comme lui naviguer à vue sans correction. Si tu le laisses aller sans le recadrer, tu risques de créer un joueur qui se contente de performances en dents de scie. Pour bâtir une culture et une éthique d’équipe solide, il faut des règles claires : le travail avant tout. C’est cette discipline qui, avec le temps, transforme les jeunes en leaders d’exemple.
En parlant de leadership, c’était inspirant de voir Nick Suzuki aller discuter avec Slafkovsky entre les périodes. Ce soutien des vétérans est essentiel, surtout pour les jeunes qui doivent traverser ces moments difficiles. On ne veut pas que Slafkovsky se sente abandonné. L’objectif est qu’il ressorte plus fort, plus déterminé et, surtout, plus constant.
Une réflexion sur Kirby Dach
Bien sûr, la situation de Kirby Dach est différente. À 23 ans, il reste jeune, mais ses blessures répétées ont ralenti son développement. Malgré ses performances parfois en demi-teinte, l’organisation lui accorde du temps pour retrouver son rythme. Ce n’est pas une indulgence, mais une nécessité pour un joueur qui a manqué de constance en raison de son historique médical. Cela dit, tout comme pour Slafkovsky, cette période d’adaptation ne peut durer indéfiniment. Il faudra qu’il retrouve rapidement ses repères et qu’il démontre sa capacité à s’impliquer davantage, que ce soit offensivement ou dans les petites choses essentielles au succès de l’équipe.