La Poche Bleue

La Poche Bleue à la parade des Alouettes

BILLET – En 2010, J’ai tué ma mère, premier film de Xavier Dolan, attirait l’attention, Sidney Crosby marquait le but en or aux Jeux olympiques de Vancouver et le salaire minimum au Québec était de 9,50$.

Oui, ça fait longtemps. Et dimanche, 13 ans après leur dernier titre principalement possible grâce au numéro 13, Anthony Calvillo, et sur un attrapé de Tyson Philpot avec 13 secondes à jouer au quatrième quart, les Alouettes sont redevenus champions de la Ligue canadienne de football.

Et aujourd’hui, Montréal célébrait ses champions. Les meneuses de claques de l’équipe ont ouvert la marche sur la rue Maisonneuve, suivies par des voitures dans lesquelles prenaient notamment place le président Mark Weightman, le directeur général Danny Maciocia, l’entraîneur-chef Jason Maas et le quart-arrière Cody Fajardo.

« MVP! MVP! MVP! » ont scandé en choeur les milliers de partisans présents, alors que Fajardo s’est présenté devant la foule sur la terrasse du pub Sir Winston Churchill, juste avant le début des festivités.

Et le mot « festivités » ici, est approprié. Certains joueurs des Alouettes, assurément dans un état second, ont défilé en bédaine. Pas chaud (la température, pas eux!).

Certains ont même eu le courage — ou la folie, c’est selon — de lancer des canettes de bières dans la foule, pour que les fans fassent partie du party. Une belle idée en théorie, un peu dangereuse en pratique. Heads up! Projectile en vue!

Malgré la petite slush au sol et la grisaille de novembre, Montréal était belle aujourd’hui. Treize ans, c’est long sans championnat. « Imagine si c’était le Canadien », a mentionné un ado. Oui, imagine… ça aurait été encore plus fou. Et il y aurait eu dix fois plus de monde.

Mais du monde, il y en avait. Probablement même plus que ce que les organisateurs anticipaient, vu l’instabilité dans laquelle l’équipe vit depuis des années et la météo incertaine. « Olé! Olé! Olé! », a-t-on entendu souvent, avant ou après les « Go Als Go! ».

Une fois rendus au parterre du quartier des spectacles, tous les membres de la direction et du personnel d’entraîneurs ont été présentés, juste avant les joueurs. Parmi ceux-ci, Marc-Antoine Dequoy et Cody Fajardo ont assurément été les plus applaudis.

Le propriétaire Pierre-Karl Péladeau a ensuite pris la parole et avec toute sa spontanéité habituelle, il a parlé aux milliers de partisans présents comme s’il effectuait une adresse à la nation. Monsieur le proprio, juste vous dire que c’est « Olé! Olé! Olé! » et non « Ohé! Ohé! Ohé! ». Mais bon, ça venait du coeur, on vous pardonne.

« Monsieur Péladeau a sauvé les Alouettes », a ensuite dit le président Mark Weightman qui, avec le DG Danny Maciocia — et avec le support de PKP — a amené de la stabilité dans les bureaux et sur le terrain comme on n’en avait pas vue depuis le départ de Calvillo.

La voix éraillée, Maciocia a ensuite dit « que ça faisait 27 ans que j’attendais ça », avant de parler de Jason Maas « comme d’un ami et d’un gars qu’il aime ». Pas de doute, le coach est là pour rester. Pour un petit bout, du moins.

En passant, même le président Weightman a avoué, en entrevue à La Poche Bleue, qu’il n’avait presque pas dormi depuis dimanche.

Profitez-en, messieurs. Un championnat, c’est précieux. C’est rare. Parfois, il faut attendre 13 ans avant d’en savourer un. Parfois, souvent même, plus.

Faites le party. Trippez. Trippez comme vous nous avez faits tripper dimanche soir, dans notre salon.

Et tentez ensuite de répéter votre exploit, en 2024. Car ce serait le fun que les Alouettes redeviennent une puissance comme quand ils ont participé à la finale huit fois de 2000 à 2010, remportant le titre en 2002, 2009 et 2010.

Ils ont maintenant un proprio, un président, un directeur général, un entraîneur-chef et un quart-arrière solides. Et des partisans qui répondent présents quand l’équipe connaît du succès.

Car c’est plate, mais c’est ça, au royaume du Canadien des Montréal: les Alouettes et le CF Montréal doivent gagner pour faire leur place au soleil et soulever un tant soit peu les passions.

Comme aujourd’hui, dans les rues de Montréal. On se dit à l’an prochain?

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