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Le jeu de puissance des Canadiens : un poids de plus pour Martin St-Louis

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Le powerplay des Canadiens de Montréal me préoccupe depuis le début du calendrier préparatoire. Martin St-Louis ne semble pas inquiet, mais je me demande si c’est réellement le cas. C’est sûr qu’en conférence de presse, il ne dira jamais qu’il l’est, mais après cinq matchs de présaison où l’équipe montre un rendement désastreux de 0 en 23, il y a de quoi se poser des questions.

En prenant les commandes de l’attaque massive, St-Louis s’est ajouté une pression énorme. Pour l’avoir vécu, le travail d’entraîneur-chef est déjà suffisant en soi. Il faut analyser les adversaires, ajuster les stratégies, corriger ses propres erreurs… Et avec un calendrier aussi chargé, il y a peu de temps pour tout décortiquer. J’ai été témoin de cette réalité, et je sais à quel point ça peut affecter d’autres aspects du jeu. Martin aime avoir le contrôle de l’avantage numérique, ça je le comprends, mais s’il ne fonctionne pas, c’est toute l’équipe qui en paie le prix. 

Une bonne entrée de zone est primordiale

La première chose qui me saute aux yeux présentement sur l’attaque massive, c’est la sortie de zone. Beaucoup critiquent la fameuse passe arrière, mais quand elle est bien exécutée, c’est la méthode la plus efficace pour entrer en zone offensive avec contrôle de la rondelle. Le problème, c’est que Montréal ne l’effectue pas bien. Si j’étais Martin, je commencerais par là. Les meilleures équipes de la ligue utilisent cette relance, et ça fonctionne donc pourquoi ne pas s’en inspirer. Il faut changer quelque chose, parce que l’an dernier le CH a terminé au 27e rang et parti comme c’est là, ça ne s’annonce pas mieux.

Du mouvement, du mouvement et encore du mouvement

Les Canadiens manquent aussi cruellement de mouvement en zone offensive. Trop statiques, trop faciles à contrer. Je sais que ça va devoir attendre comme il vient de se blesser, mais si j’avais été à la place de St-Louis, j’aurais employé Patrik Laine sur la première vague avec Cole Caufield, Nick Suzuki, Juraj Slafkovsky et Lane Hutson justement dans l’optique de créer ce mouvement. Je comprends que Mike Matheson est un vétéran qui a fait du bon boulot l’an dernier sur la première unité, mais je suis convaincu que Hutson a les habiletés pour aller encore plus loin. 

Quand je dirigeais les Lions de Trois-Rivières, j’analysais les meilleurs avantages numériques de la LNH, et l’un de ceux qui m’inspiraient beaucoup était celui du Wild du Minnesota. Kirill Kaprizov et Matt Boldy se déplaçaient constamment, tandis que Mats Zuccarello remplissait un rôle similaire à celui de Nick Suzuki chez les Canadiens. Leur dynamisme compliquait la tâche des formations adverses si bien que l’équipe a terminé au 10e rang de la ligue en 2023-2024. En fait, avec Laine et Caufield sur la même unité, je pense que les Canadiens auraient pu obtenir un système comparable.

Dach sur la première vague à la place de Laine

En l’absence de Patrik Laine, je comblerais son poste avec Kirby Dach, mais pas en le remplaçant directement. Je positionnerais Dach à titre de pivot. Suzuki doit retrouver sa place à droite, comme l’an dernier, tandis que Caufield devrait évoluer à gauche, là où Laine aurait dû être. Ça va lui permettre de décocher des lancers sur réception. Slafkovsky pourrait se déplacer devant le but pour offrir des options de passes comme il le fait déjà.

Je l’ai dit plus tôt, mais Martin se met beaucoup trop de pression. Je comprends qu’il aime contrôler l’attaque massive, mais ajoutée à toutes les autres responsabilités, ça peut devenir écrasant. En tant qu’entraîneur-chef, il faut gérer non seulement le powerplay, mais aussi l’ensemble de l’équipe : les joueurs, les trios, les blessures, et le système de jeu. C’est une tâche immense.

Si les Canadiens souhaitent réellement se battre pour être dans le « mix », il est impératif d’améliorer l’avantage numérique. Je pense qu’il serait judicieux de mandater une personne pour s’en occuper. Ça allégerait la pression sur les épaules de St-Louis et ça lui permettrait de se concentrer sur la gestion globale de la formation.

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