Michael Pezzetta et Brendan Gallagher ont sauté sur la glace à Brossard, ce matin, munis d’un protège-cou.
Cela fait évidemment suite à la mort d’Adam Johnson survenue il y a quelques jours, lors d’un match de la Ligue de hockey du Royaume-Uni (EIHL).
Pezzetta et Gallagher s’entendent sur deux choses: c’était plus confortable qu’ils ne l’auraient pensé, mais ils n’entendent pas le porter de sitôt dans un match.
« Ce n’était pas si mal, mais pour l’instant, c’est seulement pour les pratiques, souligne Pezzetta. Peut-être que tu peux t’habituer durant l’été et ensuite le porter en saison. »
« Je suis toujours ouvert à essayer quelque chose de nouveau, mentionne Gallagher. Un de mes bons amis [Josh Nicholls] faisait partie du match [impliquant Adam Johnson] et juste de lui parler, ça te fait dire: ‘Ok, peut-être que je devrais prendre un peu plus de précautions.’ Je ne le porterai pas demain matin dans un match, mais si je m’habitue durant les pratiques, peut-être que je vais éventuellement le faire. Je suis ouvert à l’idée. »
Ok. Mais si le protège-cou est quand même assez confortable, pourquoi le porter seulement lors des entraînements? Pourquoi pas en match?
« Ça ne change pas grand-chose »
Après tout, le jeu est pas mal plus rapide et il y a pas mal plus de contacts lors des matchs que des entraînements. Donc, plus de risques de coups de patin.
« C’est un sentiment bizarre, répond Pezzetta. Mais bon, c’est juste différent que d’habitude et quand tu changes quelque chose à ta vie ou à ta routine, tu dois t’habituer. »
« Ça ne change rien à la respiration, précise Gallagher. En fait, pour être honnête, ça ne change pas grand-chose tout court. C’est juste une question d’habitude. Celui que je portais aujourd’hui était un peu gros. J’avais l’impression d’avoir le cou étiré! »
Pezzetta a porté le protège-cou tout au long de son stage junior dans la Ligue de l’Ontario avec Sudbury et Sarnia, de 2014 à 2018.
Gallagher, lui, l’a porté seulement avec le Canada au Championnat mondial junior, puisqu’il n’était pas obligatoire dans la Ligue de l’Ouest quand il jouait pour les Giants de Vancouver, de 2008 à 2012. Il l’est depuis le 1er novembre.
Photo: La Poche Bleue
Maman Pezzetta était inquiète
À la lueur de ce que lui raconte son ami Josh Nicholls, Gallagher dit que la ville de Nottingham et la EIHL sont sous le choc depuis le décès d’Adam Johnson.
« Ils ont besoin d’aide. C’est dur. C’est difficile à expliquer. Imagine ceux qui étaient sur place… je crois que leur vie a changé depuis. Ça remet les choses en perspective. La communauté hockey est tissée serrée et ils vont passer à travers ensemble là-bas », croit Gallagher, quelques minutes après que Pezzetta ait expliqué la « vraie » raison derrière son désir de porter le protège-cou.
« Ma mère m’a texté quelques fois [depuis l’incident], alors, je me suis dit que je devais l’essayer, raconte le Pezz. Ce qui est arrivé est tragique, je n’ose pas imaginer ce que vit sa famille. »
« Je suis intense en échec-avant, toujours impliqué dans des bagarres pour la rondelle, ajoute Pezzetta. Un coup de patin est si vite arrivé. C’est déjà arrivé que c’est passé proche de mon cou ou de mon oeil. On joue un jeu rapide, avec des patins dans les pieds. Le protège-cou est une option que l’on doit considérer à l’avenir. »
Bientôt obligatoire?
Autant Pezzetta que Gallagher ne seraient pas surpris que la Ligue nationale oblige éventuellement ses joueurs à porter une protection au cou.
« Si c’est le cas, les compagnies vont mettre plus d’argent dans la recherche et le développement et ils vont devenir encore plus confortables », conclut Pezzetta.