Depuis quelque temps, les Canadiens de Montréal connaissent une séquence qui fait tourner les têtes dans la LNH. Et comme plusieurs, je suis impressionné par leur capacité à renverser des situations qui semblaient perdues d’avance. Quand tu regardes ça froidement, les huit dernières victoires du CH ont été acquises alors que l’équipe accusait un retard en cours de match. Huit! Et les adversaires n’étaient pas piqués des vers.
C’est le signe d’un groupe qui croit en lui, qui refuse de capituler, peu importe le pointage ou l’opposant. Il y a encore quelques mois, une formation aussi jeune aurait sans doute baissé les bras dès les premières minutes après avoir accusé un retard de deux buts. En fait, c’est exactement ce qui s’est produit durant les premiers mois de la saison 2024-2025. Mais aujourd’hui, on voit une confiance collective qui s’est solidement installée, une confiance qui est à la base des succès de la troupe.
Cette transformation dans l’attitude du Tricolore, je la mets sur le compte de plusieurs facteurs. D’abord, il est essentiel de souligner l’impact des vétérans, tels que Brendan Gallagher, Nick Suzuki et Mike Matheson, entre autres. Chacun, avec son bagage unique, apporte sa contribution pour permettre à l’équipe de franchir de nouvelles étapes. Leur éthique de travail et leur engagement sont des facteurs déterminants dans cette progression. Cette expérience bénéficie indéniablement aux jeunes talents comme Lane Hutson, qui, grâce aux conseils des joueurs plus chevronnés, s’impose en tant que l’un des meilleurs de la formation, malgré qu’il ne soit qu’en début de carrière. Cette combinaison d’énergie et de savoir-faire crée une alchimie unique et c’est cette synergie qui rend l’équipe spéciale. Les joueurs ne cherchent pas à être des héros, mais travaillent ensemble, chacun mettant l’épaule à la roue.
Une autre clé de cette réussite, c’est la réduction des erreurs défensives flagrantes. En début de campagne, on laissait passer trop de chances de qualité à l’adversaire. Aujourd’hui, les joueurs respectent mieux le système, et ça se voit. L’ajout d’Alexandre Carrier y est pour beaucoup, apportant une précieuse stabilité au côté droit de Kaiden Guhle et permettant à tous d’être dans la bonne chaise. Offensivement, même si Cole Caufield et Nick Suzuki se distinguent par leur récolte assez constante, il y a une contribution de tous les trios.
Une grande partie du crédit pour la séquence victorieuse des Canadiens revient aussi à Martin St-Louis. Au début de la saison, certains remettaient en question ses compétences en tant qu’entraîneur et suggéraient qu’il quitte ou qu’on lui attribue un mentor. Mais il a su garder le cap, instaurer un système clair et cultiver une mentalité de gagnants. Il mérite qu’on lui lève notre chapeau.
Même si la situation du CH est encourageante ces derniers temps, tout n’est pas parfait. À l’approche de la date limite des échanges, des décisions stratégiques cruciales devront être prises. Faut-il réellement envisager de se départir de joueurs comme David Savard ou Joel Armia, qui offrent une stabilité à l’équipe? À mon avis, la prudence est de mise. Cette équipe est jeune, mais elle a déjà une base solide pour l’avenir. Les Canadiens ont tout à gagner à laisser ce groupe continuer à évoluer ensemble.
Les éliminatoires ne sont peut-être pas une certitude cette année, mais il serait préférable d’attendre jusqu’à la toute fin – aussi près du 7 mars que possible – avant de statuer sur le sort des joueurs en fin de contrat. Si, à cette date, l’espoir de participer aux séries est toujours présent, Kent Hughes devrait limiter les mouvements de personnel et préserver l’intégrité de son effectif. Comme le dicton le dit si bien : on ne change pas une formule gagnante. Et, pour l’instant, la formule en place porte ses fruits.
Par ailleurs, échanger un vétéran comme Savard contre un choix de deuxième ou troisième ronde, même si l’on ne prévoit pas le resigner cet été, ne me semble pas être une décision judicieuse. Son rôle dépasse largement ce que perçoivent monsieur et madame Tout-le-Monde, et son impact à court terme pourrait être déterminant pour encadrer les jeunes tout en préservant un niveau de compétitivité.
Alors, qu’est-ce qui attend les Canadiens? Si on me demande mon avis, je dirais de ne pas trop chambouler cette chimie. L’équipe a déjà démontré qu’elle pouvait rivaliser avec les meilleures formations, comme en attestent ses récentes victoires face à des puissances du circuit Bettman. Pourquoi ne pas continuer sur cette lancée et voir jusqu’où cette belle aventure peut les mener?