Ann-Sophie Bettez (photo: La Force de Montréal)

LPHF: « J’espère que c’est le dernier changement »

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Après des mois et des mois d’incertitude, les hockeyeuses ont finalement été soulagées d’apprendre, mardi, qu’une nouvelle ligue professionnelle verra le jour en janvier.

La Ligue professionnelle de hockey féminin (LHPF, ou PWHL en anglais) lancera ses activités avec six nouvelles équipes situées à Montréal, Ottawa, Toronto, New York, Boston et au Minnesota.

Le nom et l’aréna dans lequel évolueront les formations restent à être déterminées, tout comme leurs directeurs généraux (certaines rumeurs envoient l’équipe de Montréal jouer ses matchs à la Place Bell de Laval…).

Ann-Sophie Bettez, la capitaine de la Force de Montréal en 2022-2023 lors de sa seule saison d’existence au sein de la défunte Premier Hockey Federation (PHF), se réjouit évidemment de la création de la LHPF.

« Ça fait longtemps qu’on parle d’avoir une seule ligue professionnelle de hockey féminin, dit l’attaquante qui a aussi déjà joué dans la défunte Ligue canadienne (LCHF). Tu regardes dans les autres sports, il n’y a pas deux, trois, quatre ou cinq ligues en parallèle! Le plus tôt que la nouvelle ligue pouvait commencer, le mieux c’était pour nous, oui, mais aussi pour les générations à venir. C’est un virage qui devait arriver. On va tenter d’en profiter au maximum. »

La LHPF évoluera donc dans six gros marchés de hockey. Elle devrait aussi profiter de vraies installations professionnelles et bénéficier du support (à être précisé) de la Ligue nationale des gars.

Pourquoi ça marcherait?

Tout ça pousse Bettez à croire que la LHPF est là pour rester, contrairement à ses (nombreuses) prédécesseures.

« Le groupe de propriétaires a beaucoup d’argent, ajoute-t-elle. Et l’argent, c’est le nerf de la guerre. Maintenant, j’ai hâte de voir comment vont se passer la vente de billets et les droits télé. Les proprios ont aussi beaucoup d’expérience dans le domaine sportif. J’imagine qu’ils vont être capables de transposer ce succès dans le hockey féminin. J’espère que ça va fonctionner et que c’est le dernier changement. »

La LPHF sera en effet soutenue financièrement par Mark et Kimbra Walter, qui sont propriétaires des Dodgers de Los Angeles. On retrouvera sur son conseil d’administration la légende du tennis féminin Billie Jean King, la dirigeante sportive Ilana Kloss, le président des Dodgers Stan Kasten et le vice-président principal chargé de la stratégie commerciale des Dodgers, Royce Cohen.

Brian Burke, qui gravite dans le monde de la LNH depuis plus de 35 ans, a de son côté été nommé directeur général de l’Association des joueuses de la LPHF.

Les filles seront enfin payées

Bref, de gros noms sont associés au nouveau circuit. Et ils semblent être là pour les bonnes raisons, c’est-à-dire faire de la LPHF une ligue aussi prospère, connue et exposée que le sont par exemple la WNBA, au basket-ball, et la NWSL, au soccer.

Le mieux dans tout cela, c’est que les meilleures joueuses de hockey pourront finalement vivre de leur sport. « Six joueuses par équipe vont toucher 80 000$ américains et plus, et il y a un maximum de neuf joueuses qui vont être au salaire minimum de 35 000$, précise Bettez. La moyenne, par joueuse, va donc tourner autour de 55 000$ US. C’est franchement mieux qu’avant! »

Bettez, qui travaille comme planificatrice financière depuis 10 ans « pour pouvoir payer les factures », veut continuer à jouer malgré ses 35 ans. « Je suis assez lucide pour arrêter si jamais je vois que je ne suis plus de calibre. Mais je crois que j’ai encore une bonne saison en moi », dit-elle, tout en avouant qu’elle aimerait évidemment jouer à Montréal.

« C’est sûr que j’ai un gros sentiment d’appartenance à Montréal, mais on est dans une ligue professionnelle. Comme pour les gars, on n’a pas vraiment la liberté ou le choix de dire où on veut jouer. Ça va dépendre du repêchage [18 septembre], mais c’est sûr que j’aimerais jouer à Montréal », conclut celle qui est aussi analyste hockey à TVA Sports.

La Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF) en bref

  • Ouverture du marché des joueuses autonomes le 1er septembre (pour 10 jours)
  • Chaque équipe pourra signer trois joueuses
  • Repêchage le 18 septembre; chaque équipe devra choisir 15 joueuses
  • Début des camps d’entraînement le 13 novembre
  • Un maximum de 28 joueuses par équipe présentes au camp
  • Limite de 23 joueuses pour débuter la saison
  • Début de la saison en janvier
  • Saison de 24 matchs en 2023-2024, 32 en 2024-2025

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