Il y a de ça quelques jours, j’évoquais sur la toile qu’un papier positif au sujet de Patrik Laine allait être déposé sur notre plate-forme de La Poche Bleue. C’est désormais chose classée. Mes quelques mots sur Laine sont accessibles à tous. Je désire souligner d’emblée que ceci provient d’une réflexion personnelle et que je ne détiens pas la vérité sur la santé mentale, mais j’en connais un bon bout.
Souffrant d’anxiété généralisée, d’anticipation et d’un TDA, j’ai eu la chance de consulter à maintes reprises afin de bien saisir le fonctionnement différent de mon cerveau. Le cerveau d’un anxieux se retrouve avec une dérégulation du circuit neuronal de la peur, une donnée capitale à souligner. Une personne souffrant d’un trouble anxieux quelconque souffre autant qu’un diabétique, par exemple.
À partir de là, il est capital de préciser qu’un individu qui compose avec ce type de problème se doit, idéalement, de consulter un spécialiste afin que celui-ci lui suggère fortement d’opter pour des molécules dans le but de stabiliser cette problématique au niveau de l’encéphale.
Tout ce brouhaha me guide vers la situation avec laquelle compose Patrik Laine.
D’entrée de jeu, je me dois d’évoquer que je suis conscient que Laine ne travaille pas de façon acharnée lorsqu’il se présente sur la surface glacée. Ça ne fait aucunement partie de son ADN et le CH était pleinement conscient de cette facette en greffant celui-ci à son groupe l’été dernier.
Dites-vous que Laine n’a pas ralenti le rythme de son travail depuis le début de sa campagne le 3 décembre dernier! Il est seulement menotté davantage par les adversaires sur les attaques massives, donc cette «vibe» qui nous excitait et nous faisait oublier son manque de rigueur est désormais dissipée.
Sauf que, comme anxieux, je sais exactement dans quel état se retrouve Patrik Laine. De sorte, que s’il œuvrait dans un domaine conventionnel, il se retrouverait en arrêt de travail, un peu comme il l’a fait lors de la campagne 2023-24, en se retrouvant sur le programme d’aide aux joueurs de la LNH.
Le numéro 92 compose actuellement avec une peur, une peur qui le paralyse et l’empêche d’effectuer des pièces de jeu de routine. Cette peur l’empêche de travailler convenablement parce qu’il ne souhaite pas commettre d’erreurs, mais le résultat peint par Laine est carrément désastreux… Un tableau d’un anxieux qui se pavane avec une peur paralysante en raison de cette dérégulation du circuit neuronal.
Croyez-moi, Laine n’agit pas ainsi pour nous déplaire. À nos yeux, il ne travaille pas, mais, dans les faits, il préconise un style de jeu digne d’un anxieux qui ne souhaite pas déplaire à personne, mais qui crée l’effet inverse. Celles et ceux qui ne souffrent pas de cette maladie sont moins conscients des effets très néfastes de cette anxiété. Les critiques à son égard me dérangent et, lorsque je dépose l’aspect «santé mentale» dans l’équation, je me fais détruire sur la place publique… ça me démontre qu’en réalité, la santé mentale est toujours tabou.
Un diabétique qui joue dans la LNH est perçu comme un héros…
Un joueur blessé au genou qui joue quand même est vu comme un guerrier, un vrai…
Mais un joueur qui joue avec une maladie mentale (le cerveau «brisé»), lui, n’est pas un héros ou un guerrier. Pourtant, réussir à atteindre un tel niveau avec cette condition, ça relève de l’exploit aux yeux d’un anxieux comme moi.
Sachez que je suis pleinement conscient de l’étoffe désastreuse de Patrik Laine au moment de composer ces quelques lignes, mais je comprends totalement celle-ci. D’ailleurs, si j’étais près de lui, je lui suggèrerais fortement de prendre une (autre) pause afin de remettre les pendules à l’heure.
Mais prendre une autre pause afin de soigner son coco, ce serait vu comment par les amateurs? Poser la question, c’est y répondre!
Merci de m’avoir lu! #BellCause, ça devrait être tous les jours!
