La voix légendaire du Canadien de Montréal deviendra, le 11 novembre prochain, le 45e récipiendaire du prestigieux prix commémoratif Foster-Hewitt. C’est un hommage qu’il chérit, et il a profité de l’occasion pour se remémorer les moments forts de sa carrière.
Il ne peut passer sous silence une rencontre marquante avec un jeune homme aveugle dans une épicerie de Montréal. Comme l’a raconté le chroniqueur de la LNH, Dave Stubbs, il s’agit d’un moment charnière où il a pris conscience de l’ampleur de l’impact qu’il avait sur les fans du CH, en particulier.
« J’étais au téléphone dans une épicerie, près d’une femme qui avait son jeune garçon dans son panier. Nous nous sommes croisés et quand mon appel était terminé, elle est revenue me voir pour me demander, Êtes-vous Pierre Houde? Je ne vous connais pas mais mon fils connaît votre voix. Et puis j’ai regardé le garçon, qui avait peut-être cinq ans, il était très petit, et j’ai remarqué qu’il ne regardait nulle part. J’ai réalisé qu’il était aveugle. Il ne me connaissait pas de vue, mais par ma voix. Je lui ai parlé et sa mère m’a dit, ‘C’est tellement réconfortant pour lui’. J’étais presque au bord des larmes. Deux allées plus loin, je les ai encore croisés. J’ai demandé au garçon, ‘Aimerais-tu que je fasse une description de hockey où tu es le joueur vedette ?’ Il avait un grand sourire au visage et sa mère était folle de joie. Alors j’ai décrit une séquence de jeu à partir de la zone défensive jusqu’au gardien et le jeune garçon a marqué un superbe but. Son visage s’est illuminé. » – Pierre Houde
Également animateur et descripteur, Houde est extrêmement reconnaissant du soutien de la communauté anglophone qu’il a reçu au fil des années. Il rejoint une liste pas piquée des vers de descripteurs et d’analystes de renom tels que : René Lecavalier, Richard Garneau, Gilles Tremblay, Danny Gallivan, Doug Smith et Dick Irvin fils.
Humble et touché par cet honneur, il ne cache pas qu’il souhaiterait commenter une Coupe Stanley pour le Canadien, mais pour l’instant, il se considère privilégié d’avoir décrit le but en or de Sidney Crosby à Vancouver.
« Bien que j’aimerais avoir des souvenirs de cette ampleur qui sont en lien avec les Canadiens, et il y a plein de matchs du Tricolore dont je pourrais parler, ce but à Vancouver était tellement important et ce, pour bien des raisons. Quand j’ai décrit le but de Sidney, j’ai arrêté de parler parce que je voulais que les gens dans leurs salons savourent le moment sans que je vienne les interrompre. C’est le plus grand moment qui me vient en tête. J’ai toujours juste voulu faire mon travail au meilleur de mes capacités et être respectueux à l’égard du sport et de mon auditoire. Tu veux savourer ta passion à chaque jour qui passe. » -Pierre Houde
Félicitations M. Houde pour ce prix grandement mérité.