Nikita Scherbak (Instagram)

Scherbak: « Vu que je suis Russe, mes options étaient limitées »

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À la surprise de plusieurs, Nikita Scherbak a signé cette semaine un contrat avec les Ducs D’Angers, dans la Ligue Magnus, en France.

On dit surprise, car la Ligue Magnus n’est pas l’une des meilleures ligues d’Europe et que Scherbak est quand même un ancien choix de premier tour dans la LNH seulement âgé de 27 ans.

Mais pour Scherbak, le choix de la France va bien au-delà du hockey. Il y a aussi beaucoup de politique derrière tout ça et, surtout, un homme qui veut offrir un endroit sécuritaire à sa famille.

« Pour être honnête, vu que je suis Russe, mes options étaient limitées, avoue l’attaquant dans un entretien exclusif avec La Poche Bleue. J’aurais probablement pu retourner en Slovaquie, une ligue qui ne bannit pas les joueurs Russes, contrairement à plusieurs autres d’Europe. Mais j’ai tellement entendu de bonnes choses sur Angers que je suis très heureux d’y aller. 

« Je vais bientôt avoir mon deuxième enfant [fin juillet]. La France est un pays idéal pour la famille, c’est sécuritaire. Angers est une bonne équipe, les partisans sont fidèles, l’aréna est neuf et la ville a l’air vraiment belle. On va être bien là-bas. »

Globe-trotter

Scherbak s’est promené pas mal depuis que le Canadien a perdu ses services au ballotage, en décembre 2018.

Il y a d’abord eu cette « deuxième chance » infructueuse avec les Kings de Los Angeles.

Puis, une saison dans la KHL partagée entre Omsk et Chelyabinsk.

En 2020-2021, Scherbak est revenu en Amérique du Nord avec les Stars du Texas, dans la Ligue américaine, avant d’aller en Slovaquie défendre les couleurs du HC Banska Bystrica.

Il a quitté le club au beau milieu de la saison 2021-2022 pour accepter un contrat de deux ans (une année + une année d’option) avec le Mountfield HK, en Tchéquie.

À travers tout ça, l’invasion russe en Ukraine s’est produite et a mené, par ricochet, à la fin de son séjour en Tchéquie.

« Depuis le début de la guerre, la Tchéquie est l’un des pays d’Europe qui refuse ou annule les visas des Russes, explique Scherbak. Mon équipe a essayé de m’aider, mais n’a rien pu faire en raison du gouvernement. Mon visa a donc été révoqué, alors qu’il me restait un an à mon contrat [2023-2024]. Je n’ai pas eu le choix de revenir à Montréal, l’hiver dernier, avant d’aller finir la saison en Slovaquie. »

Scherbak a récolté huit points en dix matchs avec le HC Slovan Bratislava, puis il est revenu à Montréal, où il passe ses étés puisque son épouse, Laurie, est Québécoise.

Les Russes bloqués?

L’ancien ailier du Canadien a passé les derniers mois à évaluer ses options. Son agent et lui ont eu des pourparlers avec quelques équipes, mais « plusieurs étaient inconfortables à l’idée d’embaucher un Russe », dit-il.

« Personne ne l’a dit directement, mais je vais me contenter de dire que ça a rendu les choses plus compliquées », ajoute-t-il.

Un agent de joueurs qui a plusieurs clients en Europe — et qui a préféré garder l’anonymat — confirme les propos de Scherbak: « Ce n’est pas facile pour les joueurs russes depuis un an et demi. Ils sont bloqués dans plusieurs ligues, dont en Allemagne, en Suède, en Tchéquie et au Royaume-Uni… »

Scherbak a-t-il considéré retourner jouer dans son pays, dans la KHL, qui offre un niveau de jeu franchement supérieur à celui de la France?

« Non, pas avec la situation actuelle, répond-il sans hésiter. Avec tout ce qui se passe en Ukraine, je ne me voyais pas retourner en Russie avec ma famille. Vraiment pas. »

Surtout pas avec un petit garçon de deux ans et demi et une fillette qui n’aura que quelques jours quand Scherbak va devoir retourner en Europe pour préparer pour sa saison.

La France n’est peut-être pas la destination #1 pour le hockey, mais la priorité de Scherbak est maintenant d’offrir « une belle qualité de vie et une stabilité à ma famille », après cinq saisons passées dans neuf villes et cinq ligues différentes.

Nikita Scherbak sur son amélioration en français:

« Je pratique avec Laurie et là, je m’en vais en France. Je n’ai donc plus d’excuses! Je comprends quand même assez bien si les gens parlent lentement. J’ai encore du mal à bien parler, mais je m’améliore. »

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