Montréal, le Canadien et Martin St-Louis se préparent pour le match d’ouverture au Centre Bell, demain, mais aussi (un peu) beaucoup pour la venue de Connor Bedard.
St-Louis connaît Bedard depuis plusieurs années, puisque son deuxième fils, Lucas, l’a affronté à plusieurs reprises au réputé tournoi The Brick, à Edmonton.
« C’était un jeune talentueux, même à 10 ans, se souvient St-Louis. C’est un super tournoi! J’ai coaché contre Connor quand il avait 10, 11 et 12 ans. Chaque été, on affrontait son équipe Pacifique ou Ouest, je ne me souviens plus comment elle s’appelait. Il était vraiment bon! Alors, je ne suis pas surpris. Mais le temps file! Il est rendu dans la LNH, et moi, j’ai plus de gris! »
Pendant que Lucas en est à sa deuxième saison avec les Fighting Saints de Dubuque, dans la United States Hockey League (USHL), Bedard prend d’assaut la LNH après avoir été repêché au premier rang par les Blackhawks, en juin dernier.
Qu’est-ce qui impressionne le plus St-Louis par rapport au meilleur espoir de la LNH depuis Connor McDavid? « Ce qui ressort, selon moi, c’est son tir, dit-il. Il est plus que ça, je sais. Mais ce qui ressort, c’est son tir. »
Selon le site officiel des Blackhawks, Bedard amorce sa saison recrue à 5’10’’ et 185 lb. Pas le plus petit, donc, mais vraiment pas le plus gros non plus.
Martin St-Louis a passé sa carrière à faire taire ses dénigreurs au sujet de son gabarit. Lui, il était « listé » à 5’8’’ (vraiment?) et 180 lb. Et il croit que Bedard saura faire de même.
« Ça ne dérange pas si tu joues gros. Tu ne peux pas juste être un petit gars, talentueux, qui ne veut pas s’impliquer physiquement. Il faut que tu t’impliques, que tu gagnes des batailles [pour la rondelle]. Et je vois que Connor fait ça. »
Ambiance de feu en vue
St-Louis s’attend évidemment à ce qu’il y ait beaucoup d’ambiance demain, au Centre Bell. C’est le cas lors de chaque match du samedi soir. Ajoute à cela le fait que c’est le match d’ouverture et que c’est contre Connor Bedard, et le toit pourrait lever!
« Quand je venais jouer à Montréal, je me levais pour ces games-là! C’est excitant, c’est un bel amphithéâtre, l’atmosphère est écoeurante… il faut que tu t’attendes à ça », avoue le coach, qui a été l’un des plus applaudis par la foule lors du match d’ouverture l’année dernière, même s’il ne porte pas de patins.
« C’est sûr que c’est flatteur, mais je ne m’arrête pas à ça, mentionne celui dont le dernier match d’ouverture en tant que joueur remonte à 2014. Je sais que, dans n’importe quoi dans la vie, le respect est mérité et non donné. Et j’essaie de gagner le respect à chaque jour. »
« Faire la journée » d’un fan
St-Louis s’est aussi fait questionner sur son statut de « vedette » à Montréal. Il se fait évidemment facilement reconnaître en public, ce qu’il n’a pas eu l’habitude de vivre en tant que joueur à Calgary, Tampa Bay et New York.
À Calgary, parce qu’il était encore loin d’être un joueur étoile. À Tampa, parce qu’il était en Floride et que le Lightning n’était pas le centre d’attention (« ça a peut-être changé avec les deux coupes », dit-il). Et à New York, parce que c’est immense et que les joueurs des Rangers font pas mal moins la Une des journaux que ceux des Giants, des Jets, des Yankees, des Mets, des Knicks, et quoi encore.
« Je comprends la réalité de Montréal, comme entraîneur-chef du Canadien et ancien joueur de la LNH. Mais ça ne change pas grand-chose pour moi. Je ne resterai pas à la maison parce que je ne veux pas interagir avec quelqu’un qui veut me parler. J’y prends plaisir. Si je peux donner le sourire à une personne en prenant une photo avec elle… tu peux faire la journée de combien de personnes? C’est une opportunité pour moi et je ne reste pas à la maison à ne rien faire. »
Ne faites donc pas votre gêné la prochaine fois que vous le croisez dans la rue…