Plusieurs étaient sceptiques lorsque Martin St-Louis a pris les rênes du Tricolore en février 2022, ce qui était tout à fait compréhensible compte tenu de son expérience limitée en tant qu’entraîneur. Cependant, ce que les observateurs ne pouvaient pas discerner à travers les statistiques, c’était la passion qui anime le Lavallois. Cette flamme, il l’a transmise à plusieurs joueurs qui avaient quelque peu perdu leur amour du jeu, comme Kirby Dach, par exemple. Mon collègue Jeff Drouin a d’ailleurs rédigé un excellent papier à ce sujet, que je vous recommande. Il y mentionne entre autres que la nouvelle prise du CH, Patrik Laine, pourrait également retrouver un regain de vie en rejoignant Montréal, et je partage tout à fait cet avis.
Non seulement il inspire ses athlètes à jouer avec passion, mais il réussit aussi à les transformer pour qu’ils deviennent une meilleure version d’eux-mêmes. Prenons l’exemple de Cole Caufield, qui, malgré certaines lacunes, en particulier son jeu unidimensionnel, a accepté d’écouter les conseils de MSL. Il faut l’admettre, St-Louis est bien placé pour comprendre la situation de l’ailier. Ayant lui-même été un attaquant de petite taille, il a pu guider Caufield en s’appuyant sur sa propre expérience. Ses enseignements ont permis au numéro 22 de terminer la saison 2023-2024 bien plus complet qu’il ne l’était au début de celle-ci.
Lors de son balado, Tony Marinaro a discuté avec Eric Engels, journaliste pour Sportsnet, du leadership de Martin St-Louis et de l’inspiration qu’il insuffle à ses joueurs. Il a également été question du désir apparent de Patrik Laine de se réinventer et d’évoluer, du moins selon ses propres mots.
« Patrik Laine a dit tout ce qu’il fallait. Il semble qu’il veuille évidemment mettre ses paroles en action. » -Tony Marinaro
Cependant, tous les hockeyeurs ne réagissent pas de la même manière aux différents types de coaching, ce qui amène à se demander si Laine pourrait, lui aussi, devenir un athlète bien meilleur après une saison d’encadrement à la « façon St-Louis ». Engels pense que cela pourrait être une possibilité.
« Je ne vois pas d’autre entraîneur dans la ligue qui offrirait une meilleure opportunité de se dépasser. » – Eric Engels
L’environnement agréable dans lequel évoluent les hockeyeurs de la Sainte-Flanelle favorise grandement ce type de développement.
Toutefois, l’invité de Marinaro a apporté un petit bémol pour différencier les deux situations [celle de Caufield et celle de Laine]. Caufield a modifié son style de jeu à 22 ans, tandis que pour Laine, un changement à 26 ans va être plus complexe. De plus, plusieurs entraîneurs ont tenté d’opérer ce changement, sans succès jusqu’à présent. Malgré cette précision, il réitère que la métropole reste l’endroit le plus propice pour y parvenir.
« Je suis convaincu que l’opportunité sera là, et si quelqu’un peut lui offrir la meilleure chance de progresser en tant que joueur, c’est bien Martin St-Louis. Cependant, c’est au joueur de prendre les bonnes décisions et d’agir en conséquence. » – Eric Engels
Le « facteur St-Louis » est un concept bien réel auquel de nombreux analystes font référence lorsqu’ils traitent du CH. Le Bleu-Blanc-Rouge a effectué une acquisition exceptionnelle en mettant sous contrat l’homme de 49 ans.