Marc-Édouard Vlasic (Stan Szeto-USA TODAY Sports)

Vlasic et les Sharks veulent sortir des profondeurs

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De 1998 à 2019, les Sharks de San Jose faisaient partie des prédateurs les plus craints de la LNH, ratant les séries seulement deux fois au cours de cette séquence.

Ces exclusions ont eu lieu en 2003 et 2015 et chaque fois, les Sharks ont rebondi en force. En effet, en 2004, ils ont atteint la finale de l’Ouest, tandis qu’en 2016, ils ont atteint la finale de la Coupe Stanley pour la seule fois de leur histoire. Une défaite en six matchs contre les Penguins de Pittsburgh.

Mais depuis 2019, on parle de quatre exclusions de suite et, à moins d’une surprise, d’une cinquième en vue en 2023-2024. Ainsi va la vie quand on a été bon aussi longtemps. C’est le retour du balancier en cette ère de plafond salarial.

Marc-Édouard Vlasic est à San Jose depuis 2006, soit un après que les Sharks l’aient repêché au deuxième tour (35e). Il a été un morceau important de la belle époque des Joe Thornton, Patrick Marleau, Joe Pavelski, Logan Couture, Dan Boyle, Brent Burns, Evgeni Nabokov et compagnie. Du lot, il ne reste plus que Couture, qui est rendu à 34 ans et qui est le capitaine depuis 2019.

Pas en reconstruction

À l’été 2022, Mike Grier a été nommé directeur général et David Quinn a été embauché comme entraîneur-chef. Vlasic sait qu’il est au début d’un cycle différent, mais en aucun temps il ne mentionne le mot « reconstruction ».

« Le message des dirigeants n’a pas changé: ils veulent une équipe compétitive, précise le défenseur de 36 ans. Maintenant, tu rentres en séries et toutes les équipes ont une chance de gagner. C’est différent de quand j’ai commencé en 2006. À ce moment, on ne voulait pas juste faire les séries, on voulait gagner. Maintenant, tu vises les séries, puis tout devient possible. Regarde les Panthers, l’an passé. Ils ont eu besoin d’aide pour faire les séries, puis ils ont battu Boston et sont allés en finale. 

« On a beaucoup de nouveaux visages, mais on veut être compétitifs et meilleurs défensivement, ajoute Vlasic. On a peut-être moins de talent que d’autres, mais on veut être difficiles à affronter. »

Plusieurs changements

Vlasic fait bien de parler des nouveaux visages. Le 6 août dernier, Mike Grier a complété une transaction monstre avec le Canadien et les Penguins, expédiant Erik Karlsson et son salaire de 11,5 M$ à Pittsburgh.

En retour, les Sharks ont mis la main sur les attaquants Mikael Granlund et Mike Hoffman, sur le défenseur Jan Rutta et sur un choix conditionnel de premier tour des Penguins (Top 10 protégé).

Vlasic et Erik Karlsson (Danny Wild-USA TODAY Sports)

Au tournant de juillet, Grier a aussi fait l’acquisition d’Anthony Duclair, des Panthers de la Floride, de même que du gardien Mackenzie Blackwood, des Devils du New Jersey, à qui il a ensuite consenti un contrat de deux ans (4,7 M$).

Les Sharks ont également donné une chance au jeune Filip Zadina, dont la dernière année de contrat avait été rachetée par Detroit.

Vlasic voit de très bon oeil les décisions prises par son DG.

« Hoffman et Duclair sont capables de marquer, alors que Granlund est bon sur 200 pieds. Les trois vont jouer Top 6, c’est certain, croit le numéro 44. On a aussi pris une chance avec Zadina, qui connaît très bien [Tomas] Hertl, donc ils vont sûrement jouer ensemble. Ajoute [Alex] Barabanov, et [Logan] Couture, quand il va revenir de sa blessure. On a [Nico] Sturm et [Luke] Kunin aussi, et un jeune comme [William] Eklund, qui devrait faire l’équipe. On a donc une certaine profondeur en attaque. J’ai hâte de voir ce que ça va donner. »

Les jeunes à surveiller

William Eklund, septième choix au total en 2021, fait assurément partie des meilleurs espoirs des Sharks, lui qui a terminé sa première saison complète dans la Ligue américaine avec 41 points (17-24) en 54 matchs. Depuis deux ans, il a aussi récolté 7 points (2-5) en 17 matchs avec les Sharks.

William Eklund (Darren Yamashita-USA TODAY Sports)

Choix de deuxième tour en 2020, le 38e au total, Thomas Bordeleau cogne également à la porte de la LNH, après avoir amassé 41 points (22-19) en 65 matchs dans la LAH, comme recrue. Depuis deux saisons, les Sharks lui ont également donné une audition de 16 rencontres (7 passes).

« Il n’y pas une tonne de places disponibles, mais il y en a. À eux d’en mériter une. Je suis dans le même groupe qu’Eklund depuis le début du camp et il joue bien. Un gars comme Henry Thrun, en défense, pourrait également commencer la saison avec nous. Il y a aussi Shakir [Mukhamadullin], mais le coach m’a dit qu’il allait commencer avec le Barracuda. »

Thrun, un ancien de l’Université Harvard, a été acquis des Ducks en mars dernier, tandis que Mukhamadullin a été obtenu des Devils dans l’échange de Timo Meier.

Deux « jeunes » gardiens

Devant le filet, une chaude lutte est à prévoir entre Kaapo Kahkonen, 27 ans, et Mackenzie Blackwood, 26 ans.

Ce dernier a été blessé et limité à 22 matchs, la saison dernière, au New Jersey. Mais en 2018-2019 et 2019-2020, il a connu un très bon début de carrière, disputant un total de 70 matchs et présentant des efficacités de ,918 et ,915.

Ses chiffres ont toutefois chuté depuis, notamment en raison des blessures.

« Les deux sont capables de jouer, croit Vlasic. Kahkonen a été numéro un ici, Blackwood a aussi déjà été numéro au au New Jersey. Il va y avoir de la compétition et je crois que le meilleur gardien va jouer la prochaine game. »

Plusieurs futurs UFA

Le visage des Sharks pourrait continuer de changer à la date limite des transactions – dépendant de leur situation au classement – ou encore l’été prochain, alors que Kevin LaBanc, Mike Hoffman, Anthony Duclair, Alexander Barabanov, Oskar Lindblom, Radim Simek et Kahkonen pourront tous devenir joueurs autonomes sans compensation.

Cela pourrait les distraire, mais aussi peut-être jouer en faveur des Sharks, alors que tous ces joueurs voudront connaître une grosse saison pour faire augmenter leur valeur.

« Vont-ils vouloir resigner ici? Aucune idée, avoue le Québécois. D’un autre côté, est-ce que l’organisation a fait exprès pour avoir beaucoup de contrats d’un an, pour faire des échanges à la date limite et aussi avoir beaucoup d’espace sous le plafond l’été prochain? Ce sont les dirigeants qui ont la réponse… »

En attendant, les Sharks vont tout faire pour sortir des eaux troubles, montrer à nouveau les dents et retourner en séries pour la première fois depuis 2019.

Y arriveront-ils? Ça s’annonce difficile dans une division où il n’y aura aucune proie facile parmi les Golden Knights, les Oilers, les Kings, le Kraken, les Flames, les Canucks et les Ducks.

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