Credit : Christinne Muschi La Presse canadienne

Les paiements en différé sans avantage pour le CH ?

Il y a une semaine, nous vous rapportions que les Ducks d’Anaheim avaient signé une prolongation de contrat à l’attaquant Frank Vatrano. Un contrat construit d’une façon bien spéciale. Les Ducks ont paraphé une entente de 3 ans avec Vatrano. Un contrat d’une valeur de 18 millions et qui sera payable jusqu’en 2035. Vatrano recevra un salaire annuel de 3 millions par année et recevra le reste en différé pendant 10 ans. On parle ici de 900 000$ par année jusqu’en 2035. Le journaliste et informateur hockey Pierre LeBrun avait aussi mentionné que Vatrano désire vivre en dehors de la Californie afin de payer moins de taxes.

Est-ce que cette façon de construire un contrat pourrait aider le directeur général du Canadien à attirer des vedettes à Montréal?

Tel que le rapporte le journaliste de TVA Sports Kevin Dubé, cette façon de faire n’est pas d’hier. Incluses dans la convention collective depuis 2005, les compensations en différé n’ont pas attiré beaucoup de DG. Seth Jarvis, Jake McCabe et Jaccob Slavin sont présentement sous ce type de contrat depuis qu’ils ont renouvelé avec leur équipe respective.

Lors de son bilan de mi-saison, Kent Hughes avait avoué qu’il considérait peut-être les paiements en différé à l’avenir. Le hic est que les lois canadiennes ne sont pas les mêmes qu’en Californie et que la majorité des agents de joueurs n’iront jamais dans cette direction. 

«Il n’y a pas beaucoup d’agents qui vont accepter de faire ça. Il y a beaucoup trop de risques fiscaux. Vatrano va recevoir son argent dans 10 ans, ça laisse beaucoup de temps pour les autorités fiscales de s’adapter et changer leurs lois. Et si les Ducks font faillite? S’il y a un autre conflit de travail? Est-ce que l’Association des joueurs de la LNH va te défendre aussi fermement que quand tu étais joueur? Ce sont des scénarios extrêmes, mais c’est notre travail, comme agents, de tout évaluer pour ne pas être celui qui s’est fait avoir.» -Des agents de joueurs qui désirent garder l’anonymat

Outre le taux d’imposition des taxes, il y a un autre facteur que les principaux intéressés prennent en compte. Leur argent ne fructifie pas pendant ce temps. L’intérêt sur un montant X placé, en tenant compte que le joueur aura besoin d’argent lorsqu’il prendra sa retraite, représente un énorme montant qui ne sera pas récolté à la fin du placement. 

«Si tu fais de bons placements diversifiés, tu peux faire fructifier ton argent jusqu’à 10% ou 15% par année. On a déjà eu des propositions d’équipes pour faire ça, mais pour qu’on accepte, ils doivent payer plus que ce que le joueur vaut pour que ça vaille la peine, et ce n’était jamais le cas. Il y a des joueurs qui sont très responsables avec leur argent, mais d’autres qui la dépensent au fur et à mesure. J’en ai, des clients comme ça, qui sont rendus à deux ou trois maisons et qui vivent comme s’ils allaient avoir ce salaire-là toute leur vie. C’était peut-être le cas de Vatrano, et il s’est dit: “Je ne me casse pas la tête, je vais être payé jusqu’en 2045.”» -Un agent de joueur anonyme

De plus, la convention collective sera renégociée en 2026. Selon ce que ces agents ont entendu, la LNH tenterait d’éradiquer cette façon de faire. Les paiements différés pourraient éventuellement donner d’énormes maux de tête aux directeurs généraux. 

Hughes pourrait-il vraiment attirer de gros noms avec un tel genre de paiement?

Si oui, mais à quel prix?

Qu’en pensez-vous?

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