Michael Pezzetta (Timothy T. Ludwig-USA TODAY Sports)

Les racines italiennes de Michael Pezzetta

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Les cheveux bouclés, les beaux habits, la grande gueule sur la glace: vous ne serez pas surpris d’apprendre que Michael Pezzetta a des racines italiennes. 

Pezzetta a bien voulu nous les faire découvrir après l’entraînement du Canadien, hier, à Brossard.

On l’a attendu dans le vestiaire et cheveux attachés, casquette par en arrière, t-shirt et shorts aux couleurs du Canadien, il nous a rejoint avec le grand sourire. « Ah oui, tu veux parler de ça? Great! »

« Mon grand-père paternel vient du nord de l’Italie, dans la région de Frioli [Frioul-Vénétie Julienne]. Ma grand-mère est sicilienne et c’est peu commun, car, généralement, les gens du nord et du sud ne s’entendent pas très bien [rires]. Il y a comme une rivalité. Mais ils se sont rencontrés quand ils sont arrivés au Canada, quelque part dans les années 50. 

« Et du côté de ma mère, mes deux grands-parents viennent du nord de l’Italie, dans la région de Trentino [Trentin-Haut-Adige], près de la frontière suisse. Ils se sont rencontrés là-bas et ont immigré ici ensemble. »

Et toi, parles-tu italien?

« Mes parents sont nés ici, mais les deux parlent parfaitement l’italien, même si mon père a un petit accent, vu qu’il a grandi en anglais. Moi, plus jeune, je le comprenais bien et je le parlais un peu. Mes grands-parents parlaient toujours à mes parents en italien, alors j’apprenais en même temps. Quand j’ai quitté la maison pour aller jouer junior [Sudbury], à 16 ans, je l’ai pas mal perdu. »

Aimerais-tu réapprendre à parler italien? C’est dans tes plans?

« Oui, j’aimerais ça. Plus jeune, il y a avait tellement d’Italiens à mon école primaire qu’on avait des cours d’italien. En fait, jusqu’en huitième année, j’avais des cours de français et d’italien. Aujourd’hui, vu que ma copine [Mireille Boutin] est Québécoise, je dirais que j’ai un meilleur français qu’italien. Les deux langues se ressemblent. D’ailleurs, ma mère se débrouille bien en français.

« J’ai ma citoyenneté italienne et mon passeport italien. C’est cool d’avoir un passeport européen! J’en ai fait la demande durant la COVID. Je me suis dit que ça pourrait m’être utile. »

On le sait, chez les Italiens, deux choses sont très importantes: la famille et la bouffe. C’est le cas chez les Pezzetta?

« Tout à fait. Chaque dimanche, on se réunissait pour souper chez mon grand-père. Les deux familles se réunissaient, car elles habitaient à cinq minutes l’une de l’autre. Mon père a juste une soeur et ma mère a juste un frère. Et tout le monde a deux enfants, alors, on n’était pas tant que ça. Mes grands-parents avaient un jardin immense, probablement le trois-quarts du vestiaire! Il était rempli d’arbres fruitiers, peut-être une vingtaine. Prunes, pêches, poires, pommes, cerises, il y avait des vignes aussi. On sortait tous en famille pour cueillir les fruits, puis mes grands-parents rentraient cuisiner. Ce sont de beaux souvenirs. »

La passion de la bouffe et de la cuisine, l’as-tu toi aussi?

« J’adore la bouffe. Ma mère était très bonne cuisinière et a appris les recettes de ma grand-mère, avant de me les montrer aussi. Bon, je ne cuisine pas aussi bien qu’elles, mais j’aime ça.

« Ma grand-mère maternelle est atteinte de démence, alors elle cuisine moins qu’avant. Quand on se réunit, ma mère prend le flambeau. Mais c’est dur, car elles se transmettent les recettes sans mesures précises. ‘Mets ça, mets un peu de ça, mets plus de ça’… c’est comme ça que les Italiens cuisinent! Ma mère y va à l’oeil et de mémoire et c’est toujours très bon. Voilà entre autres pourquoi j’adore aller passer du temps chez mes parents l’été! Je suis bien traité! [rires] »

Je t’écoute parler et on dirait vraiment que la famille, c’est important pour toi…

« Oui, chez nous, c’est très important. C’est en moi et je veux inculquer ça aussi, un jour, à mes enfants. Et qu’est-ce qui réunit la famille? La bouffe. Plus jeune, nos soupers en famille permettaient à mes parents de mettre une pause sur leur vie de fous et à nous, les enfants, de passer du bon temps entre cousins, pendant que les adultes jouaient aux cartes. Je te disais tantôt que ma grand-mère est atteinte de démence. Je le vois, quand on mange tous ensemble, qu’elle est heureuse et que ça lui rappelle de bons souvenirs. C’est beau à voir. »

Es-tu aussi proche de ton frère [Stefano]?

« Oui, il est trois ans plus vieux et vient tout juste de se marier en Italie. Sa copine est Italienne. On a encore beaucoup de famille en Italie, surtout du côté de ma mère, alors ils ont décidé de se marier là-bas, en Toscane. C’était le weekend de la Fête du travail et le camp du Canadien approchait, alors ma copine et moi sommes partis le mercredi et sommes revenus le lundi. On n’est pas resté longtemps, mais ça valait la peine. C’était magnifique. On était une centaine d’invités et on dormait tous au même endroit, dans un petit village. »

On te voit souvent arriver aux matchs du Canadien avec de beaux habits. Des chapeaux aussi. Tes cheveux, ta moustache… ton amour de la mode, est-ce que ça vient de ta famille aussi?

« Non, je ne pense pas. Je viens d’une famille de travaillants. Mon grand-père était maçon et l’autre travaillait dans les mines. C’est comme ça qu’ils ont pu nourrir leur famille, en travaillant avec leurs mains. Le style n’était pas important pour eux. Ils voulaient seulement subvenir aux besoins de leur famille. Ils travaillaient fort. Et je crois que mon style de jeu leur ressemble. »

Photo: Eric Bolte-USA TODAY Sports

Et ton tempérament assez explosif, toi qui aime parfois jeter les gants, c’est italien, ça?

« [Rires] Tout le monde est assez relax chez nous, mais quand ils se fâchent, ils se fâchent pour vrai! Je me souviens d’avoir invité un ami une fois pour le souper de l’Action de Grâce. Il y avait une vingtaine de personnes autour de la table et plusieurs conversations en même temps. Certaines, de bord en bord de la table! Certains devaient crier pour se comprendre. Mon ami n’en revenait pas! Mais pour moi, c’était normal. Ça doit être pour ça que je suis loud. C’est comme ça que j’ai été élevé: si tu veux qu’on te comprenne, parle plus fort [rires]. Je ne suis pas du genre discret dans un vestiaire… »

On a soumis Pezzetta au « Questionnaire Italie » ici.

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