Mario Tremblay est un individu franc et authentique, donc si quelque chose lui passe en tête, sans aucune retenue, il livrera son message. Que ça plaise ou non, le Bleuet bionique est conçu ainsi. Le dernier discours qu’il a déposé s’adressait à Geoff Molson et l’organisation des Canadiens de Montréal:
«Avec le nombre de Coupes Stanley qu’il a gagné, je trouve ça impardonnable que le chandail de Jacques Lemaire ne soit pas au plafond du Centre Bell. J’espère que Monsieur Molson va écouter ce que je viens de dire!» – Tremblay
C’est lors de l’inauguration d’une murale en l’honneur de Jacques Lemaire, avec qui Tremblay a évolué au sein de la Flanelle et avec qui il a dirigé (comme adjoint) le Wild du Minnesota et les Devils du New Jersey, qu’il s’est prononcé.
Cela dit, Tremblay demeure en faveur du retrait du maillot numéro 25 qu’a enfilé monsieur Lemaire de 1967 à 1979. Pendant toutes ses années au sein du bleu-blanc-rouge, Lemaire a cumulé un total de 835 points en 853 rencontres, tout en soulevant un total colossal de huit Coupes Stanley.
L’œuvre qu’il a peinte n’était pas nécessairement au niveau des points, mais également au niveau de son grand souci de bien se comporter défensivement et d’embarquer dans les culottes de ses adversaires.
Au final, si vous demandez à Lemaire ce qu’il pense des propos de son grand camarade de toujours, il préférera tourner la langue sept fois dans sa bouche avant de livrer une réponse: «Je n’ai aucun commentaire là-dessus. Ça n’a aucune importance pour moi.»
Je comprends le sentiment d’urgence de Mario Tremblay lorsqu’il s’insurge ainsi, mais si l’organisation tricolore devait retirer tous les chandails que les anciens voient en haut, ça ne finira plus. Les joueurs se retrouveront avec des numéros à trois chiffres si le CH se met à hisser les Koivu, Price ou Lemaire au plafond du Temple.