BROSSARD – À la veille d’entamer son deuxième camp comme entraîneur-chef du Canadien, Martin St-Louis a hâte de voir la compétition qui va s’installer entre ses joueurs pour les 23 postes disponibles.
Ne voulant pas préciser s’il optera pour une formation à 13 attaquants, 8 défenseurs et 2 gardiens, « c’est plus une question pour Kent [Hughes] », dit-il, le pilote a fait une autre belle analogie pour analyser l’importance d’un camp d’entraînement.
Cette fois, à propos des chaises. « Tu veux toujours aller chercher la meilleure chaise possible, a-t-il dit à Brossard. Mais tu dois rester réaliste aussi et tu dois savoir qui sont les joueurs assis dans les chaises devant toi. Tu dois prendre une chaise et jouer le rôle de cette chaise-là, mais toujours en essayant de monter de chaise. Tu dois comprendre le rôle que l’entraîneur cherche à te donner. Il ne faut pas avoir peur de voler une chaise, même si tu es un gars de la Ligue américaine. Il y a toujours des chaises qui se volent. »
Sept fois le mot chaise en moins de temps qu’une présence sur la glace de Nick Suzuki. Ça a le mérite d’être créatif et divertissant.
Cette métaphore résume bien les bagarres qui risquent d’avoir lieu d’ici au 11 octobre, date du match d’ouverture à Toronto.
« C’est toujours une lutte, croit le coach de 48 ans. Même après le camp, ça reste une lutte. Tu veux toujours convaincre les dirigeants de ta place dans l’équipe. Que ce soit dans l’équipe ou à Laval. Comme athlète, tu dois convaincre les gens. »
Questionné à savoir s’il allait parler du principe des chaises devant ses joueurs, St-Louis a répondu:
« Mes joueurs savent ça. Je n’ai pas besoin de le dire. S’il faut que tu encourages un joueur à voler une chaise, tu ne mises peut-être pas sur le bon joueur. »
De bébé à enfant?
Même si, publiquement, le Canadien dit ne pas viser les séries — question de ne pas trop mousser les attentes et de ne pas décevoir ses partisans —, St-Louis avoue qu’il reprend aujourd’hui une équipe en avance par rapport à il y a un an.
« On est plus avancé comme équipe, a-t-il continué. L’an dernier, on était comme un bébé. Tu ne demandes pas la même chose à un bébé qu’à un garçon de sept ou huit ans. Tu dois t’occuper du bébé. Un enfant plus âgé, tu peux lui donner des responsabilités comme brosser ses dents et faire son lit. Nous sommes maintenant à une autre étape. »
Reste à voir maintenant quels « bébés » du Canadien pourront prendre les bouchées doubles cette saison, car, globalement, St-Louis souhaite miser sur une équipe plus responsable.
« On ne recommence pas à zéro, mentionne-t-il. Quand on parle de liberté, c’est un mot assez vague. Tu dois être responsable sur la glace. Je fais attention avec une jeune équipe, je ne veux pas juste regarder le résultat, mais plus les intentions. On s’est amélioré avec nos intentions. Il y a toujours des apprentissages. On cherche toujours des solutions. Je le dis tout le temps, les réponses sont partout, mais il faut les trouver. »
Parlant de solutions, St-Louis a précisé qu’il connaissait Tanner Pearson — que le CH a acquis hier de Vancouver — seulement « avec son résumé » et qu’il avait bien hâte de faire davantage sa connaissance lors du camp, qui s’amorce demain, 9h30, au Complexe sportif CN.
Les équipes A et B seront alors sur la glace, avant que les C et D ne prennent la relève à compter de 13h30.
St-Louis devrait reparler aux médias vers 16h30.